Audiovisuel public : les grandes lignes de la réforme

Audiovisuel public : les grandes lignes de la réforme

Trois fois plus de programmes régionaux sur France 3, fin de France 4 sur le canal hertzien, changement de mode de gouvernance et de financement attendu pour 2019, Françoise Nyssen a présenté, ce lundi, les grandes lignes de sa réforme de l’audiovisuel public ».
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Rue de Valois, la ministre de la Culture, Françoise Nyssen rassemblait, ce lundi, tous les dirigeants de l’audiovisuel public (INA, TV5 monde, Radio France, France TV, Arte et France 24) pour une conférence de presse sur les grandes orientations de sa réforme. Une heure plus tôt, dans le journal le Monde, la ministre avait déjà défloré le suspense en y présentant les principaux points. Les journalistes qui escomptaient interroger Françoise Nyssen après son discours y seront également pour leur frais. La ministre n’a pas joué le jeu des questions réponses après son discours, laissant le soin aux patrons de chaînes de s’en charger.

« La transformation de l'audiovisuel public était un engagement de campagne du président de la République, c'est désormais une priorité de l'exécutif » a-t-elle rappelé, ajoutant à l’adresse des dirigeants de l’audiovisuel : « Vous êtes l’équipe de France de l’audiovisuel que j’ai l’immense honneur d’entraîner ». Une analogie footballistique prise à Delphine Ernotte dans une tribune publiée dans le journal Le Monde en octobre dernier.

« Bâtir un champion industriel du numérique »

« Un tiers de la population n’est pas là et n’attend rien de l’audiovisuel public. Nous ne passerons pas à côté de la génération née avec un smartphone dans les mains, la génération où ‘je veux quand je veux’ ». C’est à partir de ce constat que le gouvernement entend « bâtir un champion industriel du numérique pour reconquérir le jeune public ». Pour y arriver, 150 millions d’euros seront investis d’ici 2022 ».

La fin de France 4, France O en sursis

Ce n’était pas une surprise, c’est désormais confirmé, la ministre a acté la fin de France 4 sur le canal hertzien. La chaîne basculera sur le numérique à une date qui n’a pas été évoquée. Delphine Ernotte a, quant à elle, précisé, qu’une offre pour enfants allait être refondue sur « une marque unique » à la demande et sans publicité.

« Il faudra interroger nos concitoyens d’Outre-mer et leurs élus pour déterminer si l’avenir est au maintien de France O sur le canal hertzien ou au contraire au renforcement des offres numériques des Outre-mer 1ères » a expliqué Françoise Nyssen.

Plus de proximité sur France 3

Sur France 3, les deux heures quotidiennes de décrochage régional vont tripler. « France 3 et France bleu vont aussi faire cause commune sur le numérique » a ajouté Delphine Ernotte. Dès la rentrée, deux stations locales de France Bleu vont expérimenter la double diffusion radio/ télévision pour les matinales.

 500 millions d’économies d’ici 2022 ?

Quelles économies demandées aux groupes de l’audiovisuel ? Le sujet qui fâche n’a pas été évoqué lors de la conférence de presse ni dans l’interview du Monde. En avril, une source de Matignon parlait de 500 millions d’économies cumulées d’ici à 2022. « Les synergies entre sociétés vont se développer, pour permettre à l’audiovisuel public d’innover, de gagner en performance et en visibilité. Il faudra également qu’elles dégagent des gains d’efficience et des économies pour financer les priorités » a balayé la ministre.

Une plateforme anti fake news

Dès mercredi, une nouvelle plateforme de décryptage des fausses nouvelles sera hébergée sur le site de franceinfo. A l'automne une offre commune en matière d'éducation grand public (à destination des élèves, étudiants et enseignants) s'appuiera sur le site d'Arte Educ'Arte. Et pour fin juin, une plateforme commune autour de la culture verra le jour.

Enfin, Françoise Nyssen a renvoyé à 2019, l’ouverture de trois chantiers : la gouvernance, la régulation à l’heure du numérique et le financement avec le sujet épineux d’une redevance universelle.

 

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