« J’ai alerté Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées il y a un an déjà sur la nécessité de proposer des soins à domicile aux enfants atteints de troubles du spectre de l’autisme, et j’ai enfin obtenu une réponse il y a quelques jours », explique Cyril Pellevat, sénateur de la Haute-Savoie.
Sensibilisé depuis plusieurs années à cette question, le sénateur avait rappelé l’importance pour ces enfants d’être scolarisés à temps plein alors qu’un grand nombre de ces enfants sont scolarisés à temps partiel ou uniquement à domicile en raison des multiples rendez-vous médicaux auxquels ils doivent se rendre.
Crédits déployés
« La secrétaire d’Etat m’a indiqué que depuis avril 2018, les enfants autistes sont suivis par des professionnels médicaux au sein même des écoles et que de nombreux forfaits et crédits sont déployés pour les services d’éducation spéciale et de soins à domicile », développe le sénateur de la Haute-Savoie.
Délais d’attente très longs
Mais il ajoute : « Sur la question des transports de ces enfants on s’aperçoit qu’il y a un réel souci pour les parents d’enfants atteints de troubles du neuro-développement, qui doivent pallier le manque en créant des structures associatives », explique Cyril Pellevat. Et c’est sans compter les « délais d’attente très longs » avant d’avoir accès à des services de soins à domicile. « Cela peut prendre parfois jusqu’à 3 ans, et malheureusement la secrétaire d’Etat ne m’a pas répondu sur ce point », se désole Cyril Pellevat.
Grande cause nationale
On estime à environ 700 000 le nombre de personnes atteintes de troubles du spectre de l’autisme en France. Mais ce n’est qu’une estimation, car 10 % seulement des cas seraient réellement diagnostiqués. Emmanuel Macron avait fait du dépistage précoce de l’autisme l’une des grandes causes de son quinquennat. Une soixantaine de plateformes de dépistage et de suivi ont été mises en place avec un objectif d’une structure par département d’ici à 2022.
En visite dans un centre de dépistage de l’autisme près de Grenoble, vendredi 2 avril, Emmanuel Macron a affirmé : « Nous devons absolument rattraper notre retard » dans le domaine de la psychiatrie et de l’autisme. « Sur la santé mentale, c’est un immense chantier sur lequel la France avait historiquement pris du retard. L’épidémie (du covid-19) a ralenti sa mise en œuvre mais elle l’a aussi rendu encore plus nécessaire et nous conduit à prendre des choix plus radicaux », a insisté le chef de l’Etat.
Plan autisme
Doté de 400 millions d’euros, le 4è plan autisme (2018-2022) comprend quatre objectifs : agir plus précocement auprès des enfants, diversifier les modalités de scolarisation, soutenir l’approche scientifique, et renforcer l’accompagnement des adultes.