Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
« Avoir un président qui lit et le revendique, c’est pour nous, un atout formidable » estime le président du Centre national du livre
Par Public Sénat
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Vendredi 16 mars s’ouvre la nouvelle édition du Salon Livre Paris. L’occasion pour Vincent Monadé, président du Centre national du livre (CNL), partenaire de l’évènement, de faire un point sur la situation du livre et des auteurs, en France.
Actuellement, le livre papier va bien. C’est en substance, ce que nous déclare Vincent Monadé, dans un sourire. En revanche, le livre numérique n’est pas à la fête : « Chez nous, le livre numérique n’a pas pris. Ça pèse à peu près 6% du marché. »
S’il y a révolution, c’est sur « la façon de vendre le livre » à un moment où « la presse papier est moins prescriptive qu’elle n’était, que la presse audiovisuelle est moins prescriptive qu’elle n’était » : « La révolution numérique est plus sur la vente du livre et la recommandation (…) Aujourd’hui personne ne sait comment on va vendre du livre demain, mais tout le monde sait que ça passera, en partie, par les réseaux sociaux. Et ça, c’est une révolution complète » analyse-t-il.
Et si Vincent Monadé n’est pas inquiet pour l’avenir du livre en France, il pense qu’il y a « un enjeu » concernant « la survie des lecteurs » : « Il va falloir qu’on se batte pour continuer à avoir de grands lecteurs. On en perd régulièrement (…) au profit d’autres formes de loisirs : l’apparition des jeux vidéo, des réseaux sociaux, de l’internet… (…) Et le temps de loisir, lui, ne s’est pas agrandi. »
#PayeTonAuteur
Début mars, des auteurs et illustrateurs se sont mobilisés sur les réseaux sociaux, avec le hashtag « #PayeTonAuteur », afin d’être rémunérés lors de leurs interventions au salon Livre Paris. Françoise Nyssen, la ministre de la culture, a apporté son soutien, indiquant qu’ « il était légitime qu’ils soient rémunérés ». Les auteurs ont eu gain de cause.
Vincent Monadé, est en faveur de cette rémunération : « On a demandé à l’auteur de devenir l’acteur de son œuvre. C’est une grande évolution de nos métiers dans les 10 ou 15 dernières années, avec des gens qui souhaitent rencontrer les auteurs. C’est un travail. Il faut préparer une rencontre, il faut s’exprimer, c’est du temps passé loin de chez soi, loin de l’écriture mais aussi de sa famille (…), ça mérite une rémunération. Le Centre national du livre a fait passer cette réforme en 2015, qui exige de tous les festivals qu’il soutient, de rémunérer les auteurs dans les débats. Le salon du Livre Paris était en train de le faire, il y a eu un hiatus de communication. »
Cet incident a montré que l’auteur n’était plus seul : « L’auteur a toujours eu du mal à structurer une action collective, parce que c’est un métier solitaire (…) Or les réseaux sociaux cassent la notion d’être solitaire. Cela n’a plus de sens d’être solitaire dès lors qu’on est connecté au monde entier. La forme qui s’est montrée de mobilisation est une forme innovante (…) C’est une accélération d’une forme de mobilisation nouvelle par les réseaux sociaux, qui va compter et qui va peser » assure le président du Centre national du livre.
Chaque année, voit son lot de livres faits par des politiques. Le président du Centre national du livre y voit une « tradition » : « C’est consubstantiel au fait que le livre est très valorisé dans ce pays. On passe sa pensée par le livre, on apprend par le livre. Et donc l’homme politique veut faire un livre, il veut avoir laissé une trace dans le monde de l’édition. Ça ne se vend pas très bien, à part quelques-uns. »
Alors qu’Emmanuel Macron ne manque pas une occasion de dire qu’il lit beaucoup, cela ravit Vincent Monadé, qui souhaite que le Président de la République soit prescripteur dans le domaine des livres : « On a connu ça aux États-Unis avec Barack Obama, qui a fait le succès de certains livres en les mettant en avant dans des interviews. J’espère que notre Président de la République fera la même chose (…) Cette parole-là, elle compte et elle vaut de la promotion, des articles de presse. Elle est importante. Et avoir un président qui lit et qui le revendique - Jacques Chirac lisait beaucoup, il ne le revendiquait pas forcément - c’est pour nous, un atout formidable. »
Vous pouvez voir et revoir l’entretien de Vincent Monadé, en intégralité :