« Bébés sans bras » : à la recherche des causes

« Bébés sans bras » : à la recherche des causes

Invitée de l’émission « On va plus loin », Camille Gaubert, journaliste santé au magazine "Sciences et Avenir", revient sur l’affaire des « bébés sans bras », alors que l’agence Santé publique France a annoncé qu’une enquête nationale était en cours.
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18 cas recensés dans l’Ain. C’est le dernier bilan concernant le nombre d’enfants nés avec une réduction des membres supérieurs dans ce département, entre 2000 et 2014. Après la controverse suite à l’éclatement de cette affaire par Emmanuelle Amar, directrice du Registre des malformations en Rhône-Alpes (Remera), l’agence Santé publique France a annoncé mercredi qu’une enquête nationale était en cours.

Pour Camille Gaubert, journaliste santé au magazine "Sciences et Avenir", il y a aujourd’hui, deux questions à se poser : « Est-ce que ce nombre de cas, qui sont situés sur une zone assez restreinte, dans l’Ain et ailleurs, [est] anorm[al] ou pas ? (…)  Et la deuxième question est : si c’est anormal, pourquoi ? On espère avoir dans ces premiers résultats en janvier, et au pire dans le rapport à sa sortie en juin 2019, des réponses sur les sources de ces malformations. »

Des cas déclarés dans une zone rurale

Des malformations qui touchent ces enfants « au niveau des mains et des bras » :« Ce sont des bébés qui naissent sans doigt, sans avant-bras ou carrément sans le bras. Ce sont des malformations (…) [qui] sont causées par une exposition pendant, à peu près, le deuxième mois de grossesse. Soit c’est un problème génétique qui se déclare à ce moment-là, soit c’est l’exposition à un problème mécanique, qui fait que le bras ne se développe pas dans le ventre de la mère. Soit (…) c’est l’exposition à un agent tératogène, qui est toxique pour le fœtus. Cela peut être des médicaments (…), des pesticides (…), des polluants divers et variés, l’alimentation… » explique la journaliste santé.

Pour Camille Gaubert, la piste des causes environnementales, qui est la plus avancée actuellement, n’est « pas forcément plus probable que d’autres » : « Il y a aussi des expositions via le milieu professionnel. On sait qu’il y a des mères qui sont coiffeuses et qui ont été exposées à des produits potentiellement toxiques. Après, elles ne le sont pas toutes. Donc il faut trouver des concordances. Effectivement l’environnement peut paraître la première solution vers laquelle se tourner. Tout simplement parce que ces cas se sont tous déclarés dans une zone précise (…) rurale ».

Interrogée pour savoir si l’on risque de se retrouver face à un nouveau scandale sanitaire,

Camille Gaubert répond : « Pour l’instant, non ». Mais la journaliste ajoute que cela dépendra, bien sûr, des causes trouvées.

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