« Bruno Retailleau a eu tort de parler de suppression des aides sociales » en cas de condamnation, assure Marie-Arlette Carlotti

Ce mardi, Marie-Arlette Carlotti, sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône, était invité de la matinale de Public Sénat. Membre de la commission d’enquête sur le narcotrafic, elle est revenue sur les mesures présentées vendredi dernier par Bruno Retailleau et Didier Migaud dans le cadre de leur plan de lutte contre le trafic de drogue.
Camille Gasnier

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La semaine dernière, Bruno Retailleau et Didier Migaud se sont rendus à Marseille pour dévoiler les dispositions qu’ils souhaitaient mettre en place pour lutter contre le trafic de drogue. C’est la proposition de loi, issue des recommandations de la commission d’enquête du Sénat, menée par Jérôme Durain (PS) et Etienne Blanc (LR), qui servira de véhicule législatif. Parmi ces annonces figurent la création d’un parquet national antistupéfiants, une professionnalisation des cours d’assises, et la refonte du statut du repenti. La sénatrice socialiste a applaudi ces déclarations : « Ce sont les bonnes mesures parce que c’est nous qui les avons proposées ».

Néanmoins, Marie-Arlette Carlotti a regretté plusieurs propos tenus par le ministre de l’Intérieur lors de sa visite à Marseille : « Bruno Retailleau a eu tort de parler de suppression des aides sociales, de sortie des délinquants des logements sociaux, il a évoqué des choses qui ne sont pas dans le résultat de la commission d’enquête ». Pour la sénatrice, ces propos « peuvent créer des troubles, alors qu’aujourd’hui nous avons un consensus sur cette question, nous souhaitons qu’il retire ces propos ». Si de telles mesures figurent dans la proposition de loi, elle garantit qu’elle ne la votera pas.

Par ailleurs, elle pointe l’absence de l’aspect financier dans le plan dévoilé par les deux ministres : « Il y avait un absent, c’est Bercy. Pour avoir des douaniers, pour avoir des gardiens de prison, il faut créer des postes. La police est dans une situation extrêmement compliquée sur Marseille, on a besoin de forces de l’ordre […], il faut donner les moyens, et quand je vois la façon dont se passe le budget de la France et le déficit abyssal dans lequel on nous a mis, je suis inquiète ».

« Il faut que Marseille soit à l’avant-garde de l’accompagnement des familles »

Enfin, la sénatrice des Bouches-du-Rhône assure qu’en parallèle de ces mesures, un accompagnement des familles victimes du narcotrafic est également nécessaire : « Il faut que Marseille soit à l’avant-garde de l’accompagnement des familles […], le gros travail sur le narcotrafic, elles ne le verront malheureusement pas au premier degré, il vaut donc mieux les accompagner et ne pas les laisser tomber ».

Le texte doit être examiné à partir du 27 janvier au Sénat. Marie-Arlette Carlotti atteste vouloir tout faire « pour que cette proposition de loi passe et devienne une loi de la République, et on travaillera avec nos collègues de l’Assemblée nationale pour qu’il fasse pareil ».

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