Les sénateurs sont à mi-parcours du marathon budgétaire. Après avoir adopté ce jeudi la première partie du budget 2026, celle portant sur les recettes, les membres de la Haute assemblée ont commencé à examiner la partie sur les dépenses, avec les missions par ministère.
Pour commencer, le Sénat s’est penché sur le budget de la mission sport, jeunesse et vie associative. « Le budget du ministère, qui représente 0,3 % du budget de l’Etat, est certes modeste, mais son impact social est considérable », a souligné la ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, Marina Ferrari.
Baisse de 26 % pour la mission jeunesse et vie associative
Reste que les principales missions sont en baisse, a reconnu la ministre. Les crédits sport baissent de 4,6 %, soit 41 millions d’euros. La mission jeunesse et vie associative fait l’objet d’une baisse de 26 %, soit 221 millions d’euros.
En séance, un soutien transpartisan s’est dessiné en faveur du service civique. Un amendement du rapporteur spécial, le sénateur PS, Eric Jeansannetas (voir la vidéo), en collaboration avec le rapporteur général, Jean-François Husson (LR), a été adopté. Il inscrit 40 millions d’euros supplémentaires sur le programme jeunesse et vie associative, « afin de réhausser le budget du service civique ». De quoi aider aussi les associations. A noter que le projet de loi de fin de gestion a aussi « permis d’ouvrir 15 millions d’euros supplémentaires, pour un total de 55 millions » sur le service civique en 2025, souligne le socialiste.
« Vous avez compris qu’on est attaché au service civique »
Plusieurs amendements similaires, notamment de la gauche, mais proposant davantage de crédits, ont été alignés sur celui du rapporteur. « Je veux me réjouir de la convergence vers un même amendement », a salué Jean-François Husson, qui ajoute : « Le service civique a 15 ans, un anniversaire… Ce n’est pas le moment d’enlever les bougies ».
« Vous avez compris qu’on est attaché au service civique. Et pour nous, un service civique à 110.000 entrants est un service civique mis à mal. Avec l’amendement de la commission des finances, on arrive à un niveau intermédiaire de 130/135.000 personnes », souligne le président de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport, le centriste Laurent Lafon.
Conséquences imprévues
Mais l’adoption de cet amendement, puis notamment l’adoption d’un amendement PS sur le maintien d’une aide de 36 millions d’euros pour les volontaires du service civique souhaitant passer le BAFA ou le BAFD, a causé quelques conséquences, visiblement imprévues par les sénateurs. Car plusieurs amendements portant sur le sport sont ensuite tombés.
Explication : ces amendements sur le service civique étaient gagés sur les crédits de la mission sport, car les parlementaires n’ont pas le droit de créer de nouvelles dépenses, pas le choix. Autrement dit, pour renforcer le service civique, ils ont compensé par des crédits en moins sur le sport. Sauf si le gouvernement acceptait de lever le gage, ce qu’il s’est refusé à faire, par la voix de la ministre.
« Là, on est en train de faire une soupe »
Une situation qui a pour le moins déplu aux défenseurs du sport, à l’image du sénateur LR Michel Savin. « Là, on est en train de faire une soupe. On tape dans le budget sport pour remettre dans le budget vie associative et jeunesses. Quand on voudra remonter le sport, on va retaper dans les crédits vie jeunesse et associative pour réajuster les crédits sport. C’est illisible », a dénoncé le sénateur de l’Isère.
Face au trop grand nombre d’amendements et au temps très cadré sur l’examen des missions – un temps pourtant rallongé ici de 2h à 2h45, avant d’enchaîner sur l’Outre-Mer – les sénateurs n’ont pu aller au bout de l’examen de la mission, alors qu’il ne restait que 11 amendements. Stoppés nets avant la ligne d’arrivée, ils termineront la mission dimanche.