Bus « secret » à Marseille : la sénatrice Samia Ghali dénonce « la privatisation d’un transport public »
A Marseille, une ligne de bus estivale, connue des habitants mais dont les horaires n’ont pas été publiés, crée la polémique. La sénatrice socialiste Samia Ghali dénonce la « privatisation d’un service de transport public ».

Bus « secret » à Marseille : la sénatrice Samia Ghali dénonce « la privatisation d’un transport public »

A Marseille, une ligne de bus estivale, connue des habitants mais dont les horaires n’ont pas été publiés, crée la polémique. La sénatrice socialiste Samia Ghali dénonce la « privatisation d’un service de transport public ».
Alexandre Poussart

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« Un bus réservé à certains habitants, c’est quoi c’est de l’apartheid ? » s’interroge la sénatrice socialiste Samia Ghali, à propos de l’affaire du bus « secret » à Marseille. A la suite des révélations du site Marsactu, la polémique monte autour d’une ligne de bus ajoutée pendant l’été pour permettre aux habitants des quartiers Sud de Marseille de rejoindre le centre-ville, sans passer par les plages bondées. Le problème c’est que la régie des transports marseillais (RTM) qui gère cette ligne n’affiche nulle part ses horaires, la réservant de fait aux habitants de ces quartiers.

« Cette ligne est payée par les deniers publics, c’est de la privatisation d’un transport public, c’est très grave », estime la sénatrice socialiste Samia Ghali, et maire des XVe et XVIe arrondissements de la ville. « Lorsque je mets en place une navette dans les quartiers de mon secteur, j’en informe la population. Cette ligne secrète crée une rupture d’égalité entre les territoires. Elle illustre l’échec de la politique de transports de la majorité de Jean-Claude Gaudin », tacle Samia Ghali, par ailleurs intéressée par une candidature à la mairie de Marseille, aux municipales en 2020.

La majorité de droite embarrassée

Bruno Gilles, le sénateur (Les Républicains) des Bouches-du-Rhône, membre de la majorité municipale, et candidat déclaré en 2020, n’a pas voulu répondre à nos questions, souhaitant “s’exprimer sur d’autres sujets”. 

Nous avons tenté en vain de joindre Martine Vassal, présidente (LR) de la métropole Aix-Marseille, dont dépend la régie de transports, et également présidente du département. Ses équipes de communication se sont renvoyées la balle, pour éviter une interview de la présidente, par ailleurs intéressée par une candidature à la mairie, autour d’un rassemblement avec La République en Marche.

« Cette polémique est une opération politicienne » répond le maire du secteur concerné

Yves Moraine, le maire (LR) des VIe et XVIIIe arrondissements, desservis par cette ligne estivale dénonce « une opération politicienne » exploitée par l’opposition en vue des municipales. « Cette ligne a été créée par la gauche en 2008 et maintenue par la droite à partir d’un constat simple : la ligne 19 qui longe les plages toute l’année doit accueillir 20 000 personnes supplémentaires chaque été. Nous avons donc renforcé la fréquence de cette ligne 19 et créé cette ligne bis pour permettre aux habitants des quartiers Sud de rejoindre le centre-ville plus facilement l’été. » 

Le maire de secteur reconnaît que les horaires doivent être rendus publics et mieux communiqués, « d’autant que cette ligne peut être utile aux touristes qui vont visiter les calanques. Cette polémique aura au moins permis de faire connaître cette ligne, qui peut être utile à tous », reconnaît le maire.

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