Alors que s’ouvre cette semaine la Féria de Nîmes, qui célèbre cette année ses 70 ans, le député Nupes Aymeric Caron entre en guerre contre la corrida. L’ancien journaliste, fondateur du parti Révolution écologique pour le vivant, et qui siège désormais avec les élus LFI à l’Assemblée nationale, a déposé une proposition de loi en ce sens. Elle sera débattue en séance publique le 24 novembre prochain. « On ne peut pas être de gauche et soutenir la corrida », a déclaré l’élu parisien dans la presse régionale. Des déclarations qui font bondir Carole Delga, la présidente socialiste de la région Occitanie : « C’est n’importe quoi. Je suis atterrée qu’un député de la République puisse tenir des propos pareils », s’est-elle agacée vendredi sur le plateau de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat.
« Je soutiens la corrida, comme je soutiens la tradition. Nous devons savoir reconnaître les différences de culture », a expliqué cette ancienne secrétaire d’Etat au Commerce. « Arrêtons cette stigmatisation, arrêtons de vouloir culpabiliser les gens qui vont à la corrida ou qui mangent de la viande. Les sujets ne sont pas là : le monde est en guerre, nous devons recréer un équilibre géopolitique, avoir un partenariat avec une Europe forte, assurer notre approvisionnement énergétique. Nous devons faire en sorte que tout le monde mange à sa faim, et que personne ne dorme dehors. Ce sont ça les réalités ! », a-t-elle martelé.
« Les Français n’en peuvent plus de ça, c’est la raison pour laquelle ils ne vont plus voter, ils sont écœurés », estime encore notre invitée.
« Je refuse une société de la confrontation, de la division, du rapport perpétuellement conflictualisé »
Une sortie qui rappelle les différences de vues – parfois abyssales – entre certains socialistes et les autres membres de l’alliance de gauche, dont certains commentateurs prédisaient un éclatement rapide après les législatives. Pour mémoire, Carole Delga s’était vivement opposée, avec d’autres figures du quinquennat de François Hollande, au rapprochement du PS et de LFI, allant jusqu’à soutenir 14 candidatures dissidentes dans sa région. Trois mois plus tard, l’heure n’est visiblement pas à la réconciliation entre cette ligne du PS et les tenants d’un positionnement plus radical.
« Je suis toujours socialiste mais avec une ligne très claire : je refuse une société de la confrontation, de la division, du rapport perpétuellement conflictualisé », a encore expliqué Carole Delga. Avant d’ajouter : « Oui, j’aime la police. Oui j’aime le travail parce qu’il est émancipateur ».