Cette commune alsacienne n’achète plus d’électricité, elle la produit : « Un modèle tout à fait réplicable » déclare son maire
Face à la flambée des coûts de l’énergie, les collectivités territoriales ont vu leurs dépenses énergétiques bondir entre 30 à 300 % selon l’AMF. A Muttersholtz, dans le Bas-Rhin on échappe à la crise. Le maire a fait le pari de l’auto production. Trois turbines hydroélectriques fournissent assez d’électricité pour alimenter tous les bâtiments communaux.

Cette commune alsacienne n’achète plus d’électricité, elle la produit : « Un modèle tout à fait réplicable » déclare son maire

Face à la flambée des coûts de l’énergie, les collectivités territoriales ont vu leurs dépenses énergétiques bondir entre 30 à 300 % selon l’AMF. A Muttersholtz, dans le Bas-Rhin on échappe à la crise. Le maire a fait le pari de l’auto production. Trois turbines hydroélectriques fournissent assez d’électricité pour alimenter tous les bâtiments communaux.
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C’est un village peuplé d’irréductibles Gaulois qui résistent à la crise énergétique. Ici pas de magie, pas de marmite mais trois turbines hydro électriques, et des toits solaires, et une conviction. Elu en 2008, le maire, Patrick Barbier et son équipe rêvent de rendre la commune autonome, 15 ans plus tard le pari est réussi. « On a été élu sur un projet d’énergie positive afin de rendre le village le plus autonome possible parce qu’on avait la conviction depuis longtemps que les énergies de manière globale allaient voir leurs prix augmenter » raconte-t-il.

Un projet rendu possible grâce aux aides de l’Etat

En quelques années seulement, la mairie a réduit sa consommation, et produit sa propre électricité. Installation de trois turbines hydroélectriques le long de deux barrages sur les bras de l’Ill, la rivière qui passe dans la commune, rénovation et isolation des bâtiments, passage de l’éclairage public en « led », construction en 2015 d’un gymnase « à énergies positives » et installation d’une chaudière à bois pour la salle du Conseil municipal et la salle des mariages, la mairie a agi sur tous les leviers possibles. Pour mettre en place tous ces projets, la petite commune de 2000 habitants seulement, a bénéficié de plusieurs aides de l’Etat et des collectivités : « On a eu une aide un peu exceptionnelle, un appel à projet qui s’appelait territoire à énergie positive pour la croissance verte, c’était donc le ministère de l’Ecologie qui nous a aidé assez fortement et ensuite, il y a des aides classiques de la région, de l’ADEM, du département » explique Patrick Barbier. Aujourd’hui, la commune produit plus d’énergie que n’en consomment ses bâtiments communaux. Mis à part des derniers contrats de gaz qui prennent fin 2023, le maire n’est pas inquiété outre mesure par la hausse des prix de l’énergie : « On utilise encore un peu de gaz et des granulés de bois. « On est sur des consommations très faibles, on a très peu de dépenses. On était sur un budget de 100 000 euros et là, on va diminuer des deux tiers, ou même encore moins » témoigne le maire.

« Un modèle duplicable » selon Patrick Barbier

Pour construire son projet, la mairie s’est inspirée des communes allemandes voisines : « Dans la forêt noire, le moindre ruisseau est équipé de micro turbine et sert à des projets d’autoconsommation » fait remarquer Patrick Barbier. En Allemagne, 40 % de l’énergie renouvelable est produite par des citoyens, des coopératives et des collectivités locales contre seulement 1 % en France. Selon Patrick Barbier, ses économies peuvent être réalisées dans d’autres communes : « C’est un modèle tout à fait réplicable, on n’a rien fait d’extraordinaire » insiste-t-il. D’ailleurs le téléphone sonne régulièrement ces jours-ci, des appels d’autres maires pressés de se lancer dans l’aventure.

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