Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Chasse : une pétition demandant l’interdiction du déterrage des blaireaux en passe d’atteindre les 100 000 signatures
Par Simon Barbarit
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Et une de plus. Une nouvelle pétition sur la chasse est bien partie pour atteindre les 100 000 signatures sur la plateforme mise en place par le Sénat, il y a deux ans. Rappelons que selon le règlement du Sénat, les pétitions d’origine citoyenne doivent atteindre 100 000 signatures en 6 mois pour déclencher une action parlementaire.
Déposée le 30 mars dernier, la pétition « pour l’interdiction du déterrage des blaireaux » a dépassé les 89 000 signatures et devrait atteindre le sésame le 30 septembre. La Conférence des présidents devra ainsi déterminer qu’elle suite à lui donner, mission d’information, commission d’enquête, proposition de loi, débat en séance publique…
« La vénerie sous terre a non seulement une incidence sur les blaireaux, premiers concernés, mais aussi sur d’autres espèces, parfois protégées […] Dans la majorité des pays voisins de la France (Belgique, Irlande, Pays-Bas, Danemark, Portugal, Espagne, Italie, …), le déterrage est interdit et le blaireau est un animal protégé », rappelle la pétition.
« Pression des antispécistes et des animalistes »
« Ça devient insupportable ces pétitions. J’ai eu le cabinet de Gérard Larcher au téléphone qui m’a confirmé que la Conférence des présidents allait probablement se saisir de celle-ci. Nous sommes en train de subir la pression des antispécistes et des animalistes qui n’ont probablement jamais vu un blaireau de leur vie. La chasse est une activité légale qui est attaquée de toute part au nom du bien-être animal. On va encore mobiliser un groupe de travail pour un sujet d’ordre réglementaire. A titre personnel, je suis pour qu’on limite la plateforme des e-pétitions aux sujets régaliens », s’agace Jean-Noël Cardoux, président LR du groupe d’études chasse et pêche de la Haute assemblée.
Il faut dire que la « Chambre des territoires », a vu passer plusieurs e-pétitions pour interdire ou limiter cette activité. Un comble pour cette assemblée « traditionnellement pro-chasse ». L’année dernière, une pétition intitulée « Morts, violences et abus liés à la chasse : plus jamais ça ! », déposée par le collectif « un jour un chasseur » avait explosé le compteur de signatures et conduit les sénateurs à lancer une mission parlementaire.
En riposte, Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs avait déposé, lui aussi, une pétition, intitulé « pour la fin de la réduction fiscale pour les dons aux associations qui utilisent des moyens illégaux contre des activités légales ». Elle aussi a dépassé les 100 000 signatures conduisant à une « mission flash » du Sénat.
« Un mode de chasse cruel qui relève d’une pratique d’un autre temps »
Sur Twitter, le président du groupe écologiste du Sénat, Guillaume Gontard s’est félicité du succès de la pétition pour l’interdiction de la vénerie sous terre, « un mode de chasse cruel qui relève d’une pratique d’un autre temps ». Le sénateur de l’Isère avait déposé une question écrite sur ce sujet au gouvernement en 2020. Il avait rappelé que cette chasse est « pratiquée en pleine période de reproduction et d’élevage des jeunes blaireaux, ce qui porte atteinte directement au renouvellement de la population ». Il rappelait également que la Convention de Berne interdit de porter atteinte aux espèces protégées sauf en cas « d’une démonstration de dommages importants aux cultures, en l’absence de solutions alternatives, ainsi qu’en l’absence d’impact sur la survie de la population concernée ».
« Les chasseurs doivent faire le ménage dans certaines pratiques qui ne sont plus comprises. C’est devenu une pratique de loisir accolée à de la cruauté. La plupart des préfets prennent des dérogations pour l’extension de ces chasses. Il faut que cette règle devienne une exception », apprit, Guillaume Gontard
« Le blaireau n’est pas une espèce en voie de disparition. Elle a sa place dans la nature mais, elle doit faire l’objet d’une régulation. Dans le Loiret, ils sont la cause de dommages importants dans les vignes. Ils sont la bête noire des services de la SNCF car ils creusent des galeries sous les voies ferrées. Ils sont surtout un facteur très important de la transmission de la tuberculose bovine », répond Jean-Noël Cardoux.