Chômage : Le nombre de demandeurs d’emploi en légère hausse au 3e trimestre
Le nombre d'inscrits à Pôle emploi a de nouveau légèrement augmenté au 3e trimestre (+0,4 %), une mauvaise nouvelle pour le gouvernement au moment où il presse les partenaires sociaux de négocier une nouvelle réforme de l'assurance-chômage.

Chômage : Le nombre de demandeurs d’emploi en légère hausse au 3e trimestre

Le nombre d'inscrits à Pôle emploi a de nouveau légèrement augmenté au 3e trimestre (+0,4 %), une mauvaise nouvelle pour le gouvernement au moment où il presse les partenaires sociaux de négocier une nouvelle réforme de l'assurance-chômage.
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Par AFP

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De juillet à septembre, l'opérateur public a recensé sur la France entière en moyenne 16 400 chômeurs supplémentaires à 3,718 millions et 22 300 demandeurs d'emploi, avec ou sans activité, de plus à 5,963 millions.

C'est le deuxième trimestre consécutif de hausse après 0,2 % au précédent.

En cause : le « trou d'air » traversé par l'économie au premier semestre, avec une croissance qui a plafonné à 0,2 % au premier comme au deuxième trimestre. Début octobre, l'Insee a abaissé sa prévision pour 2018 à 1,6 %, après 2,2 % en 2017, même si le PIB devrait augmenter de 0,5 % au troisième trimestre, puis de 0,4 % au quatrième.

Dans le sillage du ralentissement de l'activité, les créations d'emplois marqueraient le pas en 2018 avec 129 000 créations nettes contre 342 000 en 2017, selon l'Insee.

En outre, l'emploi non marchand a baissé avec la diminution du nombre de bénéficiaires de contrats aidés, même si celle-ci devrait s'atténuer au fil de l'année.

Sur un an, le nombre de chômeurs (catégorie A) reste cependant en baisse de 1 %. Mais le nombre de demandeurs d'emploi (A-B-C) a augmenté de 0,7 % du fait de la progression ininterrompue depuis la crise de 2008 des personnes exerçant une activité réduite (contrats courts, intérim, etc.).

Indicateurs contrastés

L'exécutif peut cependant mettre en avant d'autres indicateurs du marché de l'emploi plus positifs.

Les embauches, aussi bien en CDI qu'en CDD de plus d'un mois, sont reparties à la hausse (+2,7 %) au troisième trimestre, atteignant un nouveau record historique selon l'Acoss, l'agence centrale des organismes de sécurité sociale.

Selon l'Insee, le taux de chômage devrait ainsi suivre une décrue très lente à 8,9 % fin 2018 contre 9,1 % fin juin.

Cela n'empêche pas Muriel Pénicaud de maintenir « l'ambition d'arriver à un taux de 7 % » d'ici à la fin du quinquennat.

Soulignant « qu'une entreprise sur deux a des problèmes de recrutement », la ministre du Travail table sur l'effort massif décidé sur l'apprentissage et la formation professionnelle pour réduire le chômage des jeunes et des moins qualifiés, noyau dur du chômage en France.

Comme au trimestre précédent, le chômage de longue durée a d'ailleurs fortement augmenté : en incluant ceux ayant exercé une activité, Pôle emploi compte 2,811 millions inscrits depuis plus d'un an. Un chiffre en hausse de 1,1 % sur le trimestre et surtout de 6,4 % sur un an.

Chez les moins de 25 ans, la hausse du nombre de chômeurs est de 0,3 % mais la tendance sur un an reste à la baisse (-1 %).

Le nombre de chômeurs en formation n'est en hausse que « de 2 % » depuis le début de l'année

Lancé il y a un an, le plan d'investissement dans les compétences (PIC) d'un montant de 15 milliards d'euros sur 5 ans prévoit ainsi la formation d'un million de demandeurs d’emploi et d'un million de jeunes décrocheurs.

Mais pour l'instant, le nombre de chômeurs en formation n'est en hausse que « de 2 % » depuis le début de l'année, selon le haut-commissaire aux compétences, Jean-Marie Marx.

Autre levier de l'exécutif, la réforme de l'assurance-chômage qui sera négociée par les organisations patronales et syndicales à partir du 9 novembre sur la base d'une lettre de cadrage du gouvernement.

L'exécutif met en avant la « lutte contre la précarité », l' « incitation au retour à l'emploi », ainsi que la nécessité de désendetter l'Unédic, plombée par une dette de 35 milliards d'euros.

La régulation des contrats courts par la mise en place d'un « bonus-malus » sur les cotisations patronales ou le cumul « allocation/salaire » seront au cœur des discussions d'une négociation qui s'annonce difficile et doit aboutir d'ici à fin janvier.

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