« Combien faudra-t-il encore de Lindsay, de Lucas, de Chanel, de Dinah pour qu’on s’attaque réellement au harcèlement scolaire ? » demande la sénatrice Sabine Van Heghe

Constatant « des disparités d’un établissement à l’autre » sur l’application du plan de prévention du harcèlement, la sénatrice du Pas-de-Calais dénonce une situation « qui ne peut plus durer ». « Je suis au premier rang pour faire reculer ce fléau intolérable » assure le ministre Pap Ndiaye.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le harcèlement scolaire qui mène parfois jusqu’au suicide d’adolescents. C’est un sujet sensible et dramatique sur lequel la sénatrice du Pas-de-Calais, Sabine Van Heghe, a interrogé le ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, ce mercredi. « Combien faudra-t-il encore de Lindsay, de Lucas, de Chanel, de Dinah pour qu’on s’attaque réellement au harcèlement scolaire ? Aujourd’hui, l’émotion est forte et la vague d’indignation nous submerge tous. Et demain ? La question du harcèlement risque de retomber dans l’oubli, pendant que des jeunes continueront de souffrir », pointe du doigt la sénatrice MDC, membre du groupe PS.

Auteure d’un rapport d’information sur le harcèlement, avec Colette Mélot (Les Indépendants), elle avait rencontré le ministre en février dernier. « Vous sembliez très mobilisé et soucieux d’avancer vite et fort sur le sujet, de mettre en place certaines mesures de notre rapport sénatoriales. Et de veiller à l’application du programme pHARe (un plan de prévention du harcèlement et du cyberharcèlement, ndlr) sur tout le territoire. Or je constate sur le terrain des disparités d’un établissement à l’autre. (…) Le programme n’est pas toujours appliqué. (…) Tout ceci est inadmissible et ne peut plus durer », soutient la sénatrice du Pas-de-Calais (voir la vidéo).

« Nous avons avancé ces dernières années mais il nous reste beaucoup à faire », reconnaît Pap Ndiaye

« Nous avons avancé ces dernières années en matière de lutte contre le harcèlement scolaire mais il nous reste beaucoup à faire », reconnaît Pap Ndiaye. « Le programme pHARe a été engagé – avec des disparités, j’en conviens – dans toutes les écoles depuis la rentrée 2022 », souligne le ministre. « Nous nous sommes inspirés de l’excellent rapport que vous avez fait avec Colette Mélot, pour aller plus loin », assure Pap Ndiaye, qui cite « la nomination d’un adulte référent dans tous les collèges », « l’extension du programme pHARe aux lycées en s’assurant qu’il est effectivement mis en place », « la saisine systématique du procureur de la République en cas de suspicion avérée de harcèlement », ou encore « le déplacement des élèves harceleurs dans le premier degré » et « la formation massive du personnel de l’Education nationale ».

Le ministre l’assure : « Je suis au premier rang pour faire reculer ce fléau intolérable qu’est le harcèlement scolaire ». Réponse de Sabine Van Heghe : « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Tout ce que vous annoncez existe déjà et n’est pas appliqué. Je vous demande de passer des paroles aux actes ».

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Paris: Emmanuel Macron Receives Malaysia’s PM Anwar Ibrahim
9min

Société

Lutte contre l’entrisme des Frères musulmans : Emmanuel Macron souhaite une loi « à la fin de l'été »

Emmanuel Macron a annoncé lundi soir, à l’issue d’un conseil de défense consacré à l’influence de la confrérie des Frères musulmans en France, un élargissement des sanctions financières contre les structures accusées de pratiquer « l’entrisme » islamistes. Le chef de l’Etat espère qu’un nouveau texte législatif pourra entrer en vigueur avant 2026. Au Sénat, les élus qui ont travaillé sur ce sujet réclament des mesures qui concernent davantage « le quotidien », mais aussi des dispositifs européens.

Le

académie médecine
4min

Société

Fin de vie : l’Académie de médecine défend une « aide à mourir » comme démarche d’exception devant le Sénat

Auditionnées mercredi 2 juillet par la commission des affaires sociales du Sénat, Claudine Esper et Élisabeth Elefant, représentantes du comité d’éthique de l’Académie nationale de médecine, ont livré une analyse nuancée des propositions de loi sur l’aide à mourir et l’accès aux soins palliatifs. Si elles reconnaissent l’évolution nécessaire du cadre législatif, elles plaident pour un encadrement strict et soulignent les limites éthiques à ne pas franchir.

Le

controle ok
6min

Société

La France condamnée pour contrôle au faciès par la CEDH : « Que faut-il pour que la France prenne en main le sujet ? » s’indigne Corinne Narassiguin

La Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France pour un contrôle d’identité discriminatoire, une première. « Tout ça ne peut pas continuer », dénonce la sénatrice PS Corinne Narassiguin, auteure d’une proposition de loi sur le sujet. Elle pointe le « ciblage » sur les sans-papiers, qui a été demandé à la police par le ministre Bruno Retailleau. « Ça, c’est du contrôle au faciès », dénonce la sénatrice de Seine-Saint-Denis.

Le

« Combien faudra-t-il encore de Lindsay, de Lucas, de Chanel, de Dinah pour qu’on s’attaque réellement au harcèlement scolaire ? » demande la sénatrice Sabine Van Heghe
4min

Société

Egalité femmes-hommes : « Si nous avons une réduction de moyens, je ne serai pas en mesure de réaliser le travail qui m’est demandé », alerte Bérangère Couillard

Auditionnée par la délégation aux droits des femmes du Sénat, la présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Bouillard s’inquiète de l’avenir de l’institution à la veille des débats budgétaires au Parlement, et des échéances électorales.

Le