Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Comme Jean-Michel Blanquer, la majorité sénatoriale est hostile à l’écriture inclusive
Par Baptiste Langlois
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« L’écriture inclusive n’est pas l’avenir de la langue française. Alors même que nos élèves sont justement en train de consolider leurs savoirs fondamentaux, ils ne sauraient avoir cela pour référence ». Sur Twitter, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, soutient la « protestation » du député LREM de l’Indre François Jolivet, qui s’est insurgé, mardi 16 novembre, contre une nouveauté du Petit Robert, un petit pronom neutre : « iel », contraction de « il » et « elle ».
Le député a adressé, plus tôt dans la journée, une lettre à l’Académie française dans laquelle il a dénoncé une « intrusion idéologique manifeste qui porte atteinte à notre langue et à son rayonnement ». Le débat - récurrent - sur l’usage de l’écriture inclusive avait donné lieu à un échange houleux, au Sénat, le 6 mai dernier, où la majorité sénatoriale, alignée sur la position du gouvernement, s’était opposée aux sénateurs et sénatrices de gauche. Nathalie Elimas, la secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire, avait alors annoncé la publication au Journal Officiel d’une circulaire par le ministère de l’Education nationale, de la jeunesse et des sports « proscrivant l’usage de l’écriture inclusive dans les enseignements. »
« Le combat contre le point médian est devenu politique »
Cette dernière serait, selon Jean-Pierre Decool, membre du groupe Les Indépendants-République et Territoire, « un marqueur idéologique, un signe extérieur de richesse culturelle et la Rolex de la bien-pensance ». Le sénateur du Nord accuse l’écriture inclusive de « nourrir l’archipélisation de la société française […], d’asservir les droits de l’homme au profit d’une dictature de minorité défendant des intérêts particuliers ». Un des principaux arguments alors repris par les sénateurs s’opposant à cette forme d’écriture et son point médian : elle serait « en pratique inaccessible pour un grand nombre de nos concitoyens », rapportait Joël Guerriau, sénateur Les Indépendants, et complexifierait la lecture pour les personnes atteintes de certains troubles ou handicaps.
Face à ces réactions, Laurence Rossignol, sénatrice socialiste de l’Oise, assurait que « le combat contre le point médian est devenu politique. Ce sont les mêmes qui ont combattu le mariage pour tous, la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes, l’allongement du délai d’interruption volontaire de grossesse (IVG). Puisqu’ils ont perdu ces combats, ils veulent une nouvelle croisade. Je vous souhaite une bonne bataille. Pendant ce temps, la société évolue ».
Un mois après ce débat, dans une question écrite adressée au ministère de l’Education nationale, le sénateur centriste de la Marne Yves Détraigne demande « s’il entend œuvrer pour que priorité soit donnée à l’éducation ». Car, rappelle-t-il, « cette forme d’écriture s’oppose donc à la mission première de tout système éducatif : apprendre à lire ! »