Concentration des médias : « Je n’ai pas le pouvoir de nommer qui que ce soit à l’intérieur des chaînes », assure Vincent Bolloré
Devant la commission d’enquête du Sénat sur la concentration des médias, Vincent Bolloré s’est défendu de tout interventionnisme dans les médias de son groupe. En ce qui concerne, Cnews, il assure même ne pas vouloir en faire une chaîne d’opinion.

Concentration des médias : « Je n’ai pas le pouvoir de nommer qui que ce soit à l’intérieur des chaînes », assure Vincent Bolloré

Devant la commission d’enquête du Sénat sur la concentration des médias, Vincent Bolloré s’est défendu de tout interventionnisme dans les médias de son groupe. En ce qui concerne, Cnews, il assure même ne pas vouloir en faire une chaîne d’opinion.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Je n’ai aucune idéologie politique. Dans mon ADN, en dehors du fait que j’ai toujours dit que j’étais démocrate-chrétien, la seule chose que l’on peut trouver, c’est la liberté ». Vincent Bolloré, actionnaire majoritaire du groupe Bolloré, ancien président du conseil de surveillance de Vivendi et du groupe Canal plus, intéresse particulièrement les élus tant son nom a été cité par bon nombre de personnes auditionnées jusqu’à présent. Et pour certains, depuis la reprise de Canal plus par Vincent Bolloré, la chaîne Cnews est une chaîne d’opinion.

Le rapporteur socialiste de la commission d’enquête, David Assouline décide d’être plus précis en évoquant le cas d’Éric Zemmour. « Vous vous définissez comme démocrate chrétien, est-ce que le racisme et le négationnisme sont des valeurs démocrates chrétiennes ? je ne crois pas. Est-ce à votre insu qu’une telle ligne éditoriale s’impose dans les médias que vous contrôlez ? »

« Personne n’a l’intention, l’ambition ou l’erreur de faire des chaînes d’opinion »

Le président de la commission, Laurent Lafon complète. « Un certain nombre d’observateurs des médias constatent que la chaîne Cnews n’est pas loin d’être une télé d’opinion. Est-ce que vous partagez ce constat ? »

Après s’être borné à indiquer que son intérêt « était simplement économique » dans la prise de contrôle des médias, Vincent Bolloré assure : « Personne n’a l’intention, l’ambition ou l’erreur de faire des chaînes d’opinion. Ce n’est pas dans l’objectif du groupe Vivendi/ Canal, ça n’a pas d’intérêt ». Il considère Cnews comme « une chaîne de débats ». « Nous sommes sur la liberté d’expression et pour permettre à nos clients qu’ils veulent voir du cinéma, du sport et des séries, de leur donner le mieux de ce qu’on peut leur donner dans ce domaine ».

« Éric Zemmour était déjà très connu avant que je ne le rencontre pour la première fois »

David Assouline insiste et rappelle que c’est Vincent Bolloré, lui-même qui a convaincu Éric Zemmour de venir sur Cnews. « Malheureusement pour moi, Éric Zemmour était déjà très connu avant que je ne le rencontre pour la première fois. Il vendait des centaines de milliers de livres. Il est sur les autres chaînes, ça ne posait aucun problème ».

Vincent Bolloré poursuit sa démonstration par un lapsus. « Il y a tellement de courants de pensée, dans nos livres, dans nos émissions… Personne ne savait qu’il (Eric Zemmour allait être président de la République ». « Il ne l’est pas encore », corrige David Assouline.

L’ancien président du conseil de surveillance de Vivendi conclut. « Je n’ai pas le pouvoir de nommer qui que ce soit à l’intérieur des chaînes. Je peux donner mon avis. Et si quelqu’un n’a pas envie de le faire, il ne le fait pas. Si ces personnes considèrent que ce n’est pas bon pour le groupe, elle ne le fait pas. Ma capacité personnelle à imposer des choses à l’intérieur du groupe n’est pas très importante contrairement à ce que vous pensez ».

Pour mémoire, en 2016 lors d’une précédente audition devant le Sénat, Vincent Bolloré s’était aussi défendu de tout interventionnisme à l’intérieur des chaînes du groupe canal.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Russia: Newborns dressed in Christmas costumes in Moscow Region
3min

Société

Natalité en baisse : la population progresse uniquement grâce aux migrations

Pour la première fois depuis plus d’un siècle hors période de guerre, la France métropolitaine enregistre davantage de décès que de naissances. En 2024, la croissance démographique du pays repose presque exclusivement sur les migrations, confirmant un tournant historique aux conséquences économiques et sociales.

Le

Collectivités locales : la Cour des comptes épingle le recours aux cabinets de conseil
8min

Société

Lutte contre la corruption : « Un cadre juridique solide » mais des « résultats contrastés » en France, selon la Cour des comptes

Favoritisme, trafic d’influence, détournement de fonds… Les faits d’atteintes à la probité recensés par les autorités ont progressé ces dernières années. Dans un nouveau rapport, la Cour des comptes fait état d’une politique de lutte anticorruption en demi-teinte en France, malgré un socle légal plutôt adapté aux enjeux. Mais « l’ensemble complexe et peu lisible » des dispositifs et des acteurs chargés de cette mission fragilise les résultats en la matière.

Le

France Water Scandal
6min

Société

Perrier : « Il faut arrêter de prendre les consommateurs pour des idiots », s’indigne la sénatrice Antoinette Guhl

Plus de quatre millions de bouteilles de Perrier sont bloquées à Vergèze (Gard) après plusieurs contaminations. Alors que le préfet doit décider si la marque peut conserver son statut d’« eau minérale naturelle », la sénatrice écologiste Antoinette Guhl s’inquiète du manque de transparence de Nestlé Waters. Malgré ces incidents l’ARS Occitanie a rendu un avis favorable, mais sous réserve pour le renouvellement de l’autorisation d’exploitation.

Le