Confinement : à Bugeat en Corrèze on se prépare à l’arrivée du virus
Épargnée jusqu’ici la Haute-Corrèze se prépare à l’arrivée du virus. Les professionnels de santé s’organisent pour protéger au mieux une population vieillissante. Ils pourront compter sur un système de partage de données unique en son genre, sur la solidarité des habitants, et l’arrivée d’une jeune médecin, qui a rejoint la commune après la diffusion de l’émission « dialogue citoyen » sur Public Sénat.

Confinement : à Bugeat en Corrèze on se prépare à l’arrivée du virus

Épargnée jusqu’ici la Haute-Corrèze se prépare à l’arrivée du virus. Les professionnels de santé s’organisent pour protéger au mieux une population vieillissante. Ils pourront compter sur un système de partage de données unique en son genre, sur la solidarité des habitants, et l’arrivée d’une jeune médecin, qui a rejoint la commune après la diffusion de l’émission « dialogue citoyen » sur Public Sénat.
Public Sénat

Par Pierre Bonte-Jospeh

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Header ma vie  en confinement

Jusqu’ici tout va bien. À Bugeat en Haute-Corrèze, pour l’instant il n’y a pas de cas déclaré de Covid-19. mais pour le pharmacien de la commune, si l’éloignement et l’habitat dispersé sont une force en ces temps d’épidémie, la moyenne d’âge élevée est une fragilité. De toute façon, Antoine Prioux et ses collègues médecins s’y préparent, il n’y a pas de raisons que le territoire y échappe totalement : « D’autant plus que les urbains sont venus se réfugier ici, et participent sans le savoir à la dissémination du virus ».

Femme avec des gants et un masque dans une pharmacie
Photo : Antoine Prioux

Une jeune médecin a rejoint la commune après l’émission de Public Sénat

Habitués à travailler en réseau pour couvrir les besoins d’une population étalée sur le plateau de Millevaches, médecins, pharmaciens, infirmières ont élaboré un plan de prise en charge. Les plus jeunes iront aux contacts des malades touchés par le coronavirus, les plus âgés et eux-mêmes malades chroniques s’occuperont des autres patients. En ces temps de désert médical, l’arrivée d’une jeune médecin il y a quelques semaines à peine est une bonne nouvelle. Aude Vandenbaviere a rejoint le village après l’appel lancé par Antoine Prioux sur le plateau de Public Sénat dans l’émission « dialogue citoyen ». De la même façon les patients seront invités à patienter dans leur voiture faute de pouvoir les accueillir dans des salles d’attente confinées.

L’informatique pour suivre l’évolution de la maladie

Persuadé que le partage des données est une chance, Antoine Prioux et le réseau de professionnels peuvent suivre les cohortes de patients grâce à leur logiciel. « Un patient qui a des symptômes est placé sous surveillance, et si son cas s’aggrave on l’envoie à l’hôpital. Mais on n'a pas de test, on ne saura qu’au cours de l’hospitalisation s'il a le virus (…) mais on verra rapidement si les cas suspects augmentent. » Enfin ils ont décidé d’espacer les consultations, pour que personne ne se croise.

Affiches sur la pharmacie
Photo : Antoine Prioux

Si grâce à son logiciel Antoine Prioux sait, patient par patient, où en est son stock de médicaments, il regrette que l’industrie pharmaceutique ait supplanté les pharmacies locales dans la fabrication des remèdes. « il faut qu’on facilite la mise en place de coopératives pharmaceutiques. Sur notre territoire, aucune pharmacie ne peut seule avoir un laboratoire aux normes. Mais à plusieurs, on peut se doter d’un outil, qui, on le voit aujourd’hui, est devenu indispensable. J’espère qu’on saura tirer les leçons d’une telle crise et que comme les médecins le cadre législatif évoluera. Et qu’on sortira de ce système de dépendance vis-à-vis de l’importation des principes actifs et de l’industrie »

Dans ces pays d’eau et de bruyère, Antoine sait qu’il peut compter sur la population « ici tout le monde respecte les consignes (…) globalement il y a un peu d’anxiété, mais sur le plateau de Millevaches, il y a une culture particulière. Le territoire a longtemps vécu en autarcie, et les gens d’ici sont durs au mal comme ils disent, ils ne se plaignent pas ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Confinement : à Bugeat en Corrèze on se prépare à l’arrivée du virus
4min

Société

Egalité femmes-hommes : « Si nous avons une réduction de moyens, je ne serai pas en mesure de réaliser le travail qui m’est demandé », alerte Bérangère Couillard

Auditionnée par la délégation aux droits des femmes du Sénat, la présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Bouillard s’inquiète de l’avenir de l’institution à la veille des débats budgétaires au Parlement, et des échéances électorales.

Le

Confinement : à Bugeat en Corrèze on se prépare à l’arrivée du virus
3min

Société

Intelligences artificielles : « On ne peut pas leur faire confiance », prévient le concepteur de l’assistant vocal Siri

Auditionné par la commission des affaires économiques du Sénat, l’informaticien Luc Julia, concepteur de l’assistant vocal Siri a démystifié les idées reçues sur l’intelligence artificielle. S’il conçoit cette nouvelle technologie comme un « outil » permettant de dégager du temps, il alerte sur le manque de fiabilité des informations.

Le

Confinement : à Bugeat en Corrèze on se prépare à l’arrivée du virus
2min

Société

Interdiction des réseaux sociaux aux jeunes : sans consensus européen, la France « montrera la voie », selon le ministre de l’Europe

Après le meurtre d’une surveillante par un collégien de 14 ans à Nogent, Emmanuel Macron a remis l’interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans sur la table. Le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, assure à cet égard que si un « consensus » européen ne se dégage pas, la France « montrera la voie » dans les prochains mois.

Le