Confinement J+58 : l’étudiant et la vieille dame

Confinement J+58 : l’étudiant et la vieille dame

Le confinement ce sont aussi de belles histoires, comme celle de David étudiant en lettres qui pendant le confinement s’est rapproché de Thérèse, 90 ans. Récit d’une rencontre.
Public Sénat

Par Marie Brémeau

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C’est l’histoire d’un isolement qu’il a voulu rompre. Le sien d’abord, celui des autres ensuite. À l’annonce du confinement début Mars, David comprend rapidement que les semaines qui viennent vont être difficiles. Si jusqu’à présent il se contente d’un petit appartement sous les toits de Paris, il ne se voit pas y rester seul pour affronter la période qui s’ouvre. Immédiatement il prend ses affaires et emménage dans un appartement plus grand avec deux amies.

Colocataires

Des journées studieuses et joyeuses

Dans l’appartement de cinquante mètres carrés le quotidien est avant tout ponctué par ses cours, assurés à distance par les professeurs de la Sorbonne. « Cela me prend beaucoup plus de temps, la plupart des examens sont remplacés par un contrôle continu. D’ailleurs aucun cours nest assuré par visioconférence. Sans tomber dans les clichés, en faculté de lettres, les enseignants sont sans doute moins à l’aise avec linformatique », sourit ce bon élève.

Des journées studieuses ponctuées de joyeux échanges et des apéritifs partagés, fenêtres ouvertes sur le monde extérieur. Chaque fois qu’ils le peuvent les trois jeunes parisiens profitent du confinement pour faire connaissance avec leurs voisins et leur rendre des petits services.

Etudiant à la maison

Rompre l’isolement des autres

Engagé, militant dans plusieurs associations depuis des années, et conscient que l’isolement qu’il a évité touche d’autres personnes, cest assez spontanément qu’il prend contact avec « Paris en compagnie », une communauté de citoyens qui lutte contre lisolement des personnes âgées. « J’ai été bouleversé par des témoignages de petits vieux qui se sentaient si seuls, si tristes. »

Depuis, chaque vendredi après-midi, il converse par téléphone avec Thérèse, 90 ans. La vieille dame habite à deux pas de chez lui, dans une résidence médicalisée.  « On commence à bien se connaître. On se raconte notre quotidien, nos vies, nos petits tracas. Parfois, on passe plus dune heure et demie au téléphone. »

Un rendez-vous hebdomadaire que David aimerait prolonger au-delà du confinement et finalement rencontrer cette voisine parisienne dont il ne connaît que le son de la voix.

img_3792.jpeg

Le 1er mai dernier, il sest même rendu à l’accueil de sa résidence et lui a livré à elle aussi des fleurs blanches. Il raconte encore ému combien Thérèse a été touchée par le geste. « Elle avait des sanglots dans la voix et ma avoué que cela faisait des années quon ne lui avait pas offert de fleurs. »

Aujourd’hui le jeune homme attend avec hâte le 11 mai et le début du déconfinement, pour retrouver un quotidien plus normal, son copain, donner à nouveau des cours à domicile qu’il lui assure un indispensable complément de bourses et pourquoi pas aller se promener avec « sa nouvelle amie » Thérèse. Comme quoi, le confinement n’empêche pas de faire de belles rencontres

Dans la même thématique

Confinement J+58 : l’étudiant et la vieille dame
4min

Société

« Sur le handicap, le regard de la société a progressé plus vite que celui des institutions » se réjouit Eglantine Eméyé

Mannequin, animatrice de télévision et comédienne. Elle a médiatisé le combat de son second fils Samy, atteint d’autisme sévère, pour alerter sur le manque de prise en charge des enfants handicapés, mais aussi la solitude des mères et des parents. Malgré la disparition de son fils en 2023, elle a décidé de poursuivre le combat. Cette semaine, Rebecca Fitoussi reçoit Eglantine Eméyé dans « Un monde, un regard » sur Public Sénat.

Le

FRA: Aurore Berge deplacement CAF et creche
7min

Société

Crèches : ce rapport du Sénat qui épingle la faiblesse des contrôles

Dans un rapport rendu public ce jeudi 20 mars, le Sénat alerte sur le manque de moyens des organismes chargés d’évaluer les structures d’accueil des jeunes enfants. Les élus évoquent des contrôles souvent techniques et parcellaires, qui ne permettent pas toujours d’identifier les signaux de maltraitance, ni de s’assurer du bon emploi des deniers publics.

Le