Confinement : Le quotidien de Marie-France Bottarlini-Caputo, maire (SE) d’Hérimoncourt
Elle ne sait pas de quoi demain sera fait, mais à chaque jour son lot de tracas et de problèmes à résoudre. Un sacerdoce, qu’elle a endossé en 2014 quand elle est devenue maire de sa commune d’Hérimoncourt, dans le Doubs. Une fonction pour laquelle, elle a mis entre parenthèses son travail de fonctionnaire auprès du ministère de l’Intérieur.
Par Marie Brémeau
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Elle a été élue à nouveau et ce dès le premier tour ce dimanche 15 mars avec 60,54 % des voix. Mais Marie-France Bottarlini n’a « pas la tête à fêter cette victoire en trompe-l’œil alors que plus de 50 % des électeurs ne se sont pas déplacés ». Coronavirus oblige, la maire de cette commune de 3700 habitants est sur tous les fronts.
À commencer par la gestion de l’afflux des administrés au cabinet médical malgré les recommandations répétées de ne pas se précipiter chez son médecin. Mais la peur, l’angoisse poussent les jeunes parents des environs à consulter. Les personnes âgées aussi se bousculent afin de faire renouveler les ordonnances. « Ils ont peur de la pénurie de médicaments dans un mois », explique l’élue locale. Résultat : ils étaient trop nombreux à se masser dans la salle d’attente. Lundi après-midi, l’unique cabinet médical de la ville a fermé ses portes plus tôt pour endiguer le flot, et depuis, les entrées et les sorties sont strictement contrôlées, et pas plus de 2 personnes à la fois se retrouvent dans la salle d’attente.
Place déserte à Hérimoncourt (25)
Photo : Marie-Françoise Bottarlini
« Pourquoi ne pas recourir aux couturières de la ville pour fabriquer des masques en tissu »
L’autre cri d’alarme vient des infirmières libérales qui sillonnent son territoire. « Elles manquent de tout, de gel hydroalcoolique, de masques alors que ce sont les premières au contact des malades. J’ai donc regardé un tuto sur internet pour voir si nous pouvions fabriquer des masques en tissu nous-mêmes. Et j’envisage sérieusement de faire appel aux bonnes couturières de la commune. »
À l’exception de la crèche et d’une des 3 écoles communales, sollicitées pour accueillir les 3 enfants de parents médecins ou infirmiers, la grande majorité des services de la mairie est suspendue. Marie-Françoise Bottarlini a renvoyé à la maison l’ensemble du personnel de mairie depuis ce mardi 17 mars à midi.
Elle continue de se rendre en mairie tous les jours pour répondre aux urgences. À commencer par l’impression des attestations de déplacements par centaine qu’elle laisse ensuite à la disposition de ses concitoyens au bureau de tabac ou dans la supérette de la ville. Une supérette dévalisée frénétiquement, des rayons entiers vidés en quelques heures : plus de lait, plus d’œuf, plus de café. Un matin, « les 30 kilos de farine en stock sont partis en trois heures de temps ».
Rayon vide au supermarché à Hérimoncourt (25)
Photo : Marie-Françoise Bottarlini
Marie-Françoise Bottarlini soupire souvent mais elle sait que son rôle est essentiel. Elle se dit particulièrement fière d’être maire en ce moment, « car oui on sent vraiment que la population a beaucoup d’attente, la population est effrayée et à la moindre question, la moindre hésitation, c’est vers le maire que l’on se tourne. » Alors la maire se mue aussi en standardiste. Elle répond elle-même aux nombreux coups de fil de ses administrés. Hier, des voisins mécontents se plaignaient car 2 enfants jouaient dans le jardin du lotissement. Elle a tenté de les rassurer, de les raisonner, « les enfants doivent bien sortir un peu prendre l’air ». Elle a tout de même envoyé la police municipale y faire un tour. « Le temps qu’elle arrive, les enfants étaient rentrées chez eux. »
Et à peine rentrée chez elle, pas de repos pour Marie-France. Les soirées sont studieuses, l’élue doit prendre connaissance des derniers arrêtés préfectoraux, des directives, comme celle de la préfecture sur les obsèques. Désormais, aux funérailles, 50 personnes maximum sont autorisées à se recueillir autour du défunt.
« Nous sommes en guerre »
Depuis le discours où Emmanuel Macron a lancé « Nous sommes en guerre », Marie-France Bottarlini n’arrête pas « de penser à sa grand-mère qui lui racontait la vie sous l’occupation ». « Les gens de ma génération, pensaient qu’ils seraient épargnés, qu’on ne connaîtrait jamais cela » finit-elle par lâcher avec émotion persuadée que cette situation exceptionnelle risque de durer.
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