Coronavirus : « Les règles d’hygiène sont très disparates d’un supermarché à un autre »

Coronavirus : « Les règles d’hygiène sont très disparates d’un supermarché à un autre »

Le sénateur écologiste, Ronan Dantec, et quatre spécialistes de l’épidémiologie de Loire-Atlantique ont mis en place un « groupe de soutien scientifique » pour apporter des conseils aux élus locaux sur les gestes d’hygiène clés à faire appliquer dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Réunir quatre scientifiques et un sénateur pour venir en aide aux élus locaux qui auraient des questions sur les règles d’hygiène de base à faire appliquer en période d’épidémie de coronavirus, c’est le projet de ce « groupe de soutien scientifique » mis en place depuis une semaine en Loire-Atlantique.

« C’est une initiative assez unique en France qui est née des interrogations des élus locaux qui me sont remontées. Nous avons deux règles strictes. Nos conseils aux élus sont confidentiels et ils sont complémentaires avec les recommandations du gouvernement » tient à préciser le sénateur écologiste de Loire-Atlantique, Ronan Dantec, vétérinaire de formation.

Quelles règles d’hygiène à faire appliquer dans les marchés couverts ? Dans les supermarchés ? Dans les transports ? Ou dans les services publics ? Autant de questions auxquelles ont répondu Didier Lepelletier, chef du service de bactériologie-hygiène du CHU de Nantes et expert auprès du Haut-conseil de la santé publique, Michel Marjolet, professeur honoraire, ex-chef du service de parasitologie au CHU de Nantes et ex-élu nantais, Michel Blanche, médecin-chef, ex-directeur du service de santé du Sdis 44 et Patrick de Retaillet, professeur agrégé du service de santé des armées, médecin de prévention pour les personnels de l‘université.

« Les règles sont très disparates d’un supermarché à un autre »

« Beaucoup de questions des maires concernaient l’accueil dans les commerces alimentaires. Et on a pu remarquer que les règles sont très disparates d’un supermarché à un autre » rapporte Ronan Dantec. En la matière le groupe de soutien préconise par exemple de se laver les mains en sortant de chez soi, en entrant et en sortant du supermarché mais aussi de retour au domicile après avoir sorti des emballages les produits (voir l’infographie de Presse Océan).

soutien scientifique coronavirus 1


Par ailleurs, tout produit manipulé doit être obligatoirement pris. Et le port des gants n’est pas recommandé ni pour les clients ni pour les caissiers et caissières. « Si un client asymptomatique a toussé sur les produits de son cadi, le virus va rester présent sur les gants de la caissière et donc contaminer les produits des clients suivants. Il vaut mieux qu’elle se lave les mains avec du gel hydroalcoolique entre chaque passage » insiste le professeur Lepelletier, porte-parole du collectif pour qui « La clé de la maîtrise du virus, c’est le confinement et les mesures d’hygiène. C’est du ressort de la responsabilité individuelle et collective. On a tous un rôle à jouer dans les comportements ».

« Ne pas porter de masque FFP2 est un geste civique »

Faut-il porter un masque ? C’est l’épineuse question que tout un chacun se pose avant de sortir. « Les masques chirurgicaux ou les masques FFP2 sont réservés aux soignants. Ne pas porter ces masques est un geste civique. Le jour où on aura 1 milliard de masques FFP2 en France, on pourra changer de stratégie » martèle Ronan Dantec. Partout en France des entreprises de textiles se mobilise pour fabriquer une troisième catégorie de masques, dits « populationnelle », « barrière » ou encore « antiprojection simple ». Pour le collectif de scientifiques, ce sont ces masques en tissu que vont devoir porter, lorsqu’ils seront disponibles, tous les personnels en contact régulier avec le public. « Si une personne est symptomatique, il ne faut pas qu’elle sorte de chez elle. Le problème avec le port des masques, c’est que les gens les portent mal. Ils les touchent et le virus peut rester jusqu’à 7 jours sur la face externe du masque. Si vraiment on veut se rassurer avec un masque, il faut porter un masque en tissu. S’ils sont lavés régulièrement, ils peuvent être réutilisables cinq fois. Chaque masque est adapté au risque » souligne Didier Lepelletier.

capture_2.png

Faut-il désinfecter l’espace public ?

Plusieurs municipalités, à l’image de la ville de Cannes, ont commencé à désinfecter des rues. Est-ce une solution pour lutter contre la propagation du virus ? À cette question, Ronan Dantec fait un rappel à l’ordre. « Ce n’est pas à nous de prendre position sur les choix faits par les collectivités. Le professeur Lepelletier, en tant qu’expert auprès du Haut-conseil de Santé publique, s’apprête à remettre une recommandation à Édouard Philippe sur ce sujet. « C’est en cours de réflexion, je dois lui remettre demain » indique-t-il avant de livrer quelques pistes. « Quel produit utiliser ? À quelle dilution ? À quelle pression ? Il n’y a pas de preuves scientifiques sur l’efficacité de la désinfection de l’espace public. Quand on interroge les pays asiatiques qui l’ont fait, ils nous parlent de raisons psychologiques ».

 

Dans la même thématique

Coronavirus : « Les règles d’hygiène sont très disparates d’un supermarché à un autre »
3min

Société

Crépol : « Ce n’était pas une rixe, c’était une attaque », affirme Olivier Véran

Les questions d’actualité au gouvernement au Sénat ont été marquées ce mercredi par les suites du drame qui a eu lieu à Crépol dans la nuit du 18 au 19 novembre. En particulier, un échange entre Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, et Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice LR de l’Oise, a marqué la séance. Le porte-parole s’est exprimé sur la nature de l’événement du 18 novembre et sur ce qu’encourent ses auteurs présumés.

Le

Paris : Manifestation Feministe pour les droits des femmes
6min

Société

Un texte déposé au Sénat pour définir l’absence de consentement comme l’élément constitutif du viol

La sénatrice écologiste des Français de l’étranger Mélanie Vogel a déposé une proposition de loi visant à définir l’absence de consentement comme l’élément constitutif du viol. Ce texte fait écho à la directive, actuellement discutée sur le plan européen, qui propose une définition du viol similaire, commune aux pays de l’UE, et dont la France, entre autres, bloque le développement.

Le