COVID-19 : l’appel à la mobilisation des internes
Pour soulager les services les plus sollicités par le COVID-19, l’Intersyndicale Nationale des Internes lance un appel à la mobilisation. Des dizaines de volontaires se sont déjà manifestés dans toute la France.

COVID-19 : l’appel à la mobilisation des internes

Pour soulager les services les plus sollicités par le COVID-19, l’Intersyndicale Nationale des Internes lance un appel à la mobilisation. Des dizaines de volontaires se sont déjà manifestés dans toute la France.
Public Sénat

Par Samia Dechir

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Face au coronavirus, les internes, comme tous les soignants, sont déjà à bout dans certains services. « Certains nous expliquent que ça fait presque 15 jours qu’ils travaillent quasiment sept jours sur sept, 24 heures sur 24, sans repos de garde », témoigne Léonard Corti, secrétaire général de l’InterSyndicale Nationale des Internes (ISNI). L’organisation lance un appel à la mobilisation pour soulager les services les plus sollicités.

À Besançon, « le calme avant la tempête du Grand Est »

Certaines régions sont plus touchées que d’autres. L’Est, mais aussi la Franche-Comté. Nawale Hadouiri, vice-présidente de l’ISNI, est interne à Besançon. Face à nombre de cas COVID-19, le CHU, au bord de la saturation, a pu ouvrir de nouveau lits.

Mais elle craint l’afflux de patients dans les jours à venir. « C’est le calme avant la tempête, la tempête du Grand Est. On ne connaît pas le nombre de personnes affectées, mais on sait qu’on est la troisième région la plus touchée, et on n’a pas les mêmes capacités que Strasbourg ou Paris. Les internes sont stressés. On est rationnés sur les masques. On sait que plusieurs soignants ont été contaminés et hospitalisés, mais on ne sait pas combien. Le point positif, c'est qu'il y a un élan de solidarité parmi les soignants que je n'avais jamais vu avant. »

Tenir sur le long terme

Pour épauler les services en tension, l’ISNI recense les volontaires parmi les internes en fonction dans d’autres unités, mais aussi ceux qui sont en année de recherche ou tout simplement en vacances. En Ile-de-France, une centaine d’internes a déjà répondu à l’appel. Et des dizaines d’autres dans toute la France. 

Lui-même interne de première année en recherche clinique à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, Léonard Corti s’est porté volontaire pour assurer des gardes au service des urgences. Pour ce responsable syndical, il n’y a pas d’autre choix pour assurer la pérennité du système face à cette crise. 

Car beaucoup d’internes qui voient des patients mourir toujours les jours sont très éprouvés. « C’est pour ça qu’il faut organiser une relève pour ces internes et pour les soignants en général, explique Léonard Corti, parce que si on ne les relaie pas et qu’on les laisse affronter seuls cette épidémie pendant les semaines qui arrivent, il va y avoir du dégât sur le long terme. Être confronté à ça quand on est jeune, qu’on est en train de se former, ça peut laisser des cicatrices psychiques qui peuvent perdurer sur le long terme. » 

 


 

Partager cet article

Dans la même thématique

Mouvement ‘bloquons le pays le 10 septembre 2025’
5min

Société

« Bloquons tout » le 10 septembre : qui la soutient, qui s’en tient à distance ?

Prévue comme un temps fort de la rentrée politique et sociale, la journée d’action du 10 septembre, baptisée “Bloquons tout”, divise syndicats et partis. L’appel, né d’une réaction aux mesures budgétaires annoncées par le Premier ministre François Bayrou, peine encore à rassembler. La gauche politique s’aligne progressivement, mais plusieurs organisations syndicales restent prudentes.

Le

Pause dejeuner, Paris la Defense.
4min

Société

Suppression de jours fériés : « Même un seul jour, ça ne passera pas », selon le sondeur Gaël Sliman

Pour économiser près de 44 milliards d’euros, François Bayrou a annoncé une série de propositions pour le budget 2026. Parmi ces mesures, il propose notamment la suppression de deux jours fériés, et s’oriente vers le lundi de Pâques et le 8 mai. Objectif : 4,2 milliards d’économies. Mais les Français refusent à 84% cette mesure selon un sondage Odoxa (pour le Parisien) . Entretien avec Gaël Sliman, Président d’Odoxa

Le

COVID-19 : l’appel à la mobilisation des internes
4min

Société

Interdire la corrida aux mineurs : le combat de Samantha Cazebonne

Considérée comme un « art » par les afficionados, la corrida reste un « acte de cruauté », selon Samantha Cazebonne. La sénatrice Renaissance représentant les Français établis hors de France a rédigé une proposition de loi pour interdire la corrida aux mineurs de moins de 16 ans. Si sa proposition de loi a été rejetée en novembre 2024, la sénatrice poursuit son combat pour protéger les enfants de ce qu’elle considère comme un « acte de barbarie » envers les taureaux.

Le

COVID-19 : l’appel à la mobilisation des internes
3min

Société

Intelligence artificielle : l’audition de Luc Julia, le créateur de Siri, qui a enflammé les réseaux sociaux

Le 18 juin dernier, devant les sénateurs de la commission des affaires économiques, l’informaticien et concepteur de l’assistant vocal Siri, Luc Julia a démystifié les idées reçues sur l’intelligence artificielle soulignant le manque de fiabilité et la nécessité de vérification. Retour sur une audition dont la portée a dépassé le palais du Luxembourg et conquis des millions d’internautes sur les réseaux sociaux.

Le