Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Covid-19 : réflexions sur la réinvention de la « vie ordinaire »
Par Pierre-Henri Gergonne
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« Un moment qui nous apprend que jusqu’à présent on avait la fiction de vivre dans un monde de stabilité. Or nous vivons dans un monde imprévisible. Et ce moment singulier nous a permis de voir les choses autrement » poursuit Frédéric Lenoir.
Des propos que nuance Adèle Van Reeth. Au contraire dit la philosophe, « cette situation exceptionnelle a eu pour conséquence de nous mettre face à notre vie la plus ordinaire. C’est-à-dire à l’intérieur de nos quatre murs. Pour beaucoup ce fut une manière d’être aspiré par la vie dans ce qu’elle peut avoir de plus ordinaire et parfois de plus problématique ». D’où peut-être cette difficulté d’écrire sur la vie ordinaire.
Écrire sur l’ordinaire
« C’est difficile d’écrire sur la vie ordinaire, confie Frédéric Lenoir. Il est beaucoup plus facile, dans le roman, d’écrire des situations extraordinaires. Il est finalement extraordinaire que l’on puisse écrire sur la vie ordinaire comme Proust a pu le faire ».
Et la philosophie au contraire de la littérature, reste souvent muette sur cette vie ordinaire. « Ce n’est pas un objet de réflexion » admet Adèle Van Reeth. « La philosophie, poursuit-elle, suppose une certaine disponibilité d’esprit. Or la vie ordinaire faite de contraintes familiales ou professionnelles l’empêche. Et lorsque l’on écrit, on n’a pas envie de nous replonger dans ce qui nous a empêché d’écrire ! ». Et ce confinement extraordinaire a pour certains (beaucoup ?) consolidé le rapport avec la Nature.
Quel rapport à la nature dans ce moment extraordinaire ?
« J’ai un lien vital avec la Nature. J’y sens une présence. On a besoin de cette relation comme on a besoin des liens humains » dit Frédéric Lenoir. Là encore c’est Adèle Van Reeth qui apporte quelques nuances. « Je ne pense pas, explique-t-elle qu’il faille opposer frontalement la Nature et la culture ou la ville. Demain je ne serais pas prête à vivre dans la nature. J’aime la nature mais pas au détriment du reste. Concevoir les vacances dans la nature par exemple comme des parenthèses, c’est aussi accepter que le monde est sans cesse changeant et imprévisible ».
Imprévisibilité du monde, vie ordinaire et extraordinaire. Incontestablement, le confinement a changé nos regards sur la vie. Ordinaire et extraordinaire.