La course effrénée au vaccin contre le Coronavirus fait rage depuis plusieurs mois. Cette semaine, les laboratoires Pfizer et BioNTech semblent avoir pris une longueur d’avance en annonçant que leur vaccin était efficace à plus de 90 %. Dans la foulée de cette annonce, l’Union européenne concluait un accord pour la commande de 300 millions de doses. « Je me réjouis que, d’un commun accord, les États membres aient confié à la Commission européenne la gestion des relations avec les vaccins potentiels et c’est évidemment un grand espoir pour nous tous », s’enthousiasme l’eurodéputée française (Renew Europe) Fabienne Keller. Et d’ajouter : « c’est une très belle démonstration de fait de la puissance de l’Europe face à un groupe pharmaceutique puissant pour négocier une sécurité des vaccins. »
Un enthousiasme tempéré par son collègue au Parlement européen, le belge Marc Botenga (Gauche Unitaire) : « Il faut clairement dire que ces contrats ne garantissent en rien que tous les Européens auront accès à un vaccin. Cela a un sens de négocier collectivement avec l’industrie pharmaceutique mais le grand problème, c’est que la Commission le fait en cachette. Nous ne savons rien, ni sur le prix, ni sur les conditions. »
Rendre public les contrats passés avec les laboratoires pharmaceutiques
Le parlementaire européen belge n’est pas rassuré et exige plus de transparence. « J’ai demandé à la commission européenne de publier ces contrats, ce qu’elle refuse de faire et je trouve que cela n’inspire pas confiance. »
Quant aux futurs critères de répartition pour les vaccins, il faudra en discuter « sereinement », affirme Fabienne Keller mais pour elle : « Évidemment, il s’agit de privilégier avant tout les pays les plus touchés, et dans ces pays, les populations les plus fragiles. »
À l’issue du conseil européen du 29 octobre, la présidente de la Commission européenne, a d’ores et déjà assuré qu’il y aurait une « répartition équitable ». Ursula von der Leyen a indiqué que les États membres recevraient « tous des vaccins au même moment et aux mèmes conditions, en fonction de leur part de population dans l’UE. »
L’Europe espère commencer la campagne de vaccination contre le Coronavirus au premier trimestre 2021.
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