Crise à l’OM : vers une commission d’enquête sénatoriale ?

Alors qu’une crise secoue l’Olympique de Marseille à la suite de menaces visant les hauts responsables du club par des représentants de supporters, le sénateur Jean Hingray (UC) demande une commission d’enquête. L’élu des Vosges souhaite faire toute la lumière sur les « dysfonctionnements » pouvant exister dans les relations entre clubs de foot et supporters.
Steve Jourdin

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Ce n’est certes pas la première crise qui touche le club phocéen. Mais celle-ci connaît chaque jour son lot de rebondissements. La réunion du 18 septembre organisée au centre d’entraînement Robert-Louis Dreyfus entre les dirigeants et les supporters a mis le feu aux poudres. A cette occasion, les responsables des supporters avaient demandé la démission de Pablo Longoria, le président du club, ainsi que celles de trois autres membres du directoire : le directeur du football Javier Ribalta, le directeur général Pedro Iriondo et le directeur financier Stéphane Tessier. Selon plusieurs participants, l’entrevue a été houleuse.

« J’ai demandé une commission d’enquête à la suite des événements qui ont eu lieu la semaine dernière, indique Jean Hingray sénateur Union centriste des Vosges et membre de la commission de la culture du Sénat. Nous sommes de nombreux élus à avoir été choqués par ce qu’il s’est passé à l’OM ! » Depuis la réunion du 18 septembre, le parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire des chefs « d’extorsion, chantage et menaces sous conditions ». Sur le plan sportif, l’entraîneur Marcelino a donné sa démission, alors que le président du club Pablo Longoria a finalement annoncé sa décision de rester à la tête de l’OM tout en appelant à faire disparaître un « système basé sur la peur ».

Un problème général de relations entre clubs et supporters ?

Marseille n’est pas un cas isolé. Depuis le début du mois, les relations entre le club de l’Olympique lyonnais et ses supporters sont également tendues. Le sénateur Jean Hingray souhaite ainsi élargir le spectre de ses investigations et ne pas se contenter du cas marseillais. « J’ai une affection particulière pour l’OM, comme beaucoup de Français. Mais lorsqu’on appartient à la commission des sports du Sénat, on a envie que l’image du football soit bonne. A l’heure de la renégociation des droits TV, qui est une manne importante pour les clubs professionnels et amateurs, il est de notre responsabilité d’étudier les mécanismes qui contribuent à une bonne image du football en général. »

Pas question d’en faire un objet politique. La timide réaction du maire de Marseille Benoit Payan aux incidents ? « Je ne veux pas entrer dans la politique locale. […] Le but (de la commission) est que certains clubs puissent repartir sur de bons rails, que des dysfonctionnements soient mis en lumière et que des solutions concrètes puissent être apportées » précise-t-il. La commission d’enquête, dont le principe doit encore être approuvé par le Bureau du Sénat, pourrait ainsi entendre les différents acteurs du monde du football au cours des auditions.

« Des sanctions contre les chants homophobes »

Le mois de septembre est pour le moins chargé sur le front des incidents extra-sportifs. Dimanche soir à l’occasion de la rencontre PSG-OM au Parc des Princes, des chants homophobes ont été entonnés par certains supporters. En réaction, le gouvernement a demandé des « sanctions » et appelé le club parisien à porter plaine. Ce mardi, Amélie Oudéa-Castéra a réclamé des sanctions individuelles contre leurs initiateurs.

Ce genre d’incidents pourraient-ils faire l’objet d’investigations de la part de la commission d’enquête sénatoriale ? « Lorsque l’on va dans les stades, on a l’habitude d’entendre ce genre de chants regrette Jean Hingray. Les propos qui ont été tenus (au Parc des Principes, ndlr) sont intolérables, tout comme les propos racistes que l’on peut entendre à l’intérieur de certaines enceintes sportives ». Les sénateurs ont du pain sur la planche.

Dans la même thématique

Paris : International women s rights day
4min

Société

#Metoo : 150 personnalités réclament une « loi intégrale contre les violences sexuelles »

Ce mardi, Le Monde publie la tribune de près de 150 personnalités, notamment des actrices, appellent à la mise en place d’un ambitieux plan de lutte contre les violences sexuelles et sexistes. Un appel lancé alors qu’Emmanuel Macron a ouvert la voie à une évolution de la définition juridique du viol, pour y intégrer la notion de consentement. La présidente de la délégation sénatoriale aux droits des femmes réclame de son côté une meilleure formation de la police et de la justice.

Le