Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Culture : « Le temps de la visibilité n’est pas encore venu, dès que nous pourrons desserrer l’étau, nous le ferons », assure Roselyne Bachelot
Par Public Sénat
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« Je suis la danse et je vous écris, je suis la danse et je pleure, je suis la danse et je meurs. Ce cri du cœur, exprimé par la profession de la danse traduit un désarroi partagé par l’ensemble du milieu culturel » estime le sénateur centriste Laurent Lafon, ce mercredi, dans l’hémicycle du Sénat. À l’occasion des questions au gouvernement, la ministre de la Culture a été interpellée à quatre reprises par les membres de la chambre Haute à propos du sort réservé au monde de la culture dans la gestion de la crise sanitaire. « Le revirement de l’ouverture est le coup de grâce pour tout le secteur, la culture qui pensait voir le bout du tunnel replonge dans le noir », assure le socialiste Lucien Stanzione, évoquant le report de l’ouverture des lieux culturels, initialement prévue le 15 décembre.
Les sénateurs pointent du doigt plusieurs manquements du gouvernement. Une incohérence d’abord, entre l’ouverture, d’un côté, des magasins et centres commerciaux, et le maintien de l’interdiction d’ouvrir pour les musées, cinémas, théâtres. « Ce matin encore le professeur Delfraissy refusait de justifier la mesure de fermeture des salles de spectacle, alors que le Conseil scientifique a rappelé que le risque de transmission est plus faible dans les théâtres et cinémas que dans les autres lieux clos », accuse Laurent Lafon. Le manque de visibilité et de concertation, également, préoccupe les sénateurs. « Nous regrettons le manque de concertation avec les acteurs de la culture », soutient le sénateur écologiste Guy Benarroche. « La transparence du processus décisionnel est plus que légère. L’incertitude est ce qui pèse le plus sur les acteurs culturels. »
« Nous travaillons à des mesures avec les acteurs du monde de la culture »
« Je ne suis ni sourde ni aveugle, j’entends le désarroi, la colère et la frustration des différents acteurs de la culture et nous sommes à leurs côtés », rétorque la ministre de la Culture. Rappelant le contexte sanitaire de pandémie mondiale, Roselyne Bachelot assure, devant les parlementaires, que les mesures de fermeture mises en place pour le secteur culturel ne l’ont pas été « de gaîté de cœur ». « Il y a un véritable problème, et il faut y apporter des réponses adaptées », continue-t-elle, rappelant les mesures de soutien économique mises en place par le gouvernement pour soutenir les acteurs du monde de la culture, notamment le fonds d’urgence de 15 millions d’euros destiné à accompagner les festivals, et le montant d’un milliard d’euros, ajouté aux 165 millions du plan de relance, déployés pour aider les cinémas. « Nous sommes présents aux côtés des acteurs du milieu culturel, et aucun pays ne fait autant que la France pour le monde de la culture. Notre modèle est considéré et envié partout dans le monde », insiste la ministre.
Prise à partie sur la visibilité des prochaines semaines, Roselyne Bachelot le dit clairement : « le temps de la visibilité n’est pas encore venu ». « Mais nous y travaillons quotidiennement avec les acteurs du monde de la culture », assure-t-elle, évoquant la mise en place, à venir, de mesures sectorielles. « Si le temps de la visibilité n’est pas venu, nous le préparons, et dès que nous pourrons desserrer l’étau, nous le ferons. En attendant, nous accompagnons ce secteur avec des mesures financières fortes », conclut Roselyne Bachelot, sans donner de précision sur une possible date de réouverture pour les lieux culturels.