Hier, dans une tribune publiée dans Le Figaro, 100 sénateurs ont dénoncé le contenu du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. L’un des signataires de la tribune, Olivier Paccaud était invité de la matinale de Public Sénat. Le sénateur de l’Oise estime que cet enseignement ne doit pas être réalisé par des associations, mais par les parents ou par les enseignants.
David Foenkinos : « J’ai vu aussi beaucoup de bienveillance » dans les maisons de retraite
Par Public Sénat
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Longtemps il n’a pas fait le lien entre ses personnages, et pourtant Martin Hill, le héros de son dernier roman « numéro deux » et Nathalie la jeune veuve de « la Délicatesse » semblent reliés par le même fil : celui de la fragilité face aux épreuves d’une existence.
Le bonheur des autres qui s’affiche à longueur de tweets
Une attention aux plus abîmés qui tranche pour David Foenkinos avec l’époque où le bonheur s’affiche à longueur de tweets : « Il y a toujours eu cette notion d’échec et de réussite. Ce qui change dans notre époque c’est qu’il y a cette notion de comparaison qui s’est clairement accrue avec les réseaux sociaux, on vit avec la dictature du bonheur des autres, du prétendu bonheur des autres. »
Avant d’ajouter « Aujourd’hui il ne suffit pas d’avoir un rapport à sa propre réussite ou à ce que l’on rate, mais on est inconsciemment poussé à la comparaison avec ce que vivent les autres et c’est vrai que c’est le sujet central de mon livre : mon personnage qui n’a pas été choisi pour être Harry Potter a en permanence la vie de l’autre » devant ses yeux, avant d’ajouter « c’est déjà difficile de rater les choses, mais d’avoir en plus le succès des autres qui vous hante, ou qui vous saute au visage, ça rajoute de la complexité », décrypte-t-il très lucide sur les errements de l’époque.
« C’est déjà difficile de rater les choses, mais d’avoir en plus le succès des autres qui vous saute au visage, ça rajoute de la complexité. » David Foenkinos
Des réseaux sociaux où les passions s’exacerbent, et où, pour l’écrivain il s’agit de s’aventurer avec « prudence » tant le terrain est inflammable : « Pas parce que je suis quelqu’un de spécialement prudent » ajoute-t-il, « mais parce que j’ai le sentiment que nous sommes dans une époque où tout va tellement vite, où on assassine la nuance »
Saluer les personnels des maisons de retraite
Enfin, interrogé sur les traitements subis par les personnes âgées dans notre société, l’auteur « des souvenirs » dit éprouver de la colère, il tient aussi à saluer ces accompagnants qui font bien leur travail dans les établissements de soins « Effectivement j’ai écrit un livre là-dessus qui était totalement lié à ma propre expérience : celle que l’on vit tous. C’est-à-dire que j’ai accompagné ma grand-mère, donc j’allais deux fois par semaine dans des maisons de retraite. Bien sûr on parle de certaines personnes qui essaient de faire des profits, il y a une sorte de maltraitance qui est tout simplement insupportable et qui nous violente tous ! Moi, j’ai vraiment été animé par une colère, je me suis senti bouleversé, mais en même temps j’ai des souvenirs, moi, de femmes et d’hommes qui accompagnaient les personnes âgées, c’est un métier difficile, j’ai vu aussi beaucoup de bienveillance, j’ai le souvenir de ma grand-mère qui adorait les personnes qui l’accompagnaient. » conclut-il.
« Numéro deux », de David Foenkinos aux éditions Gallimard
« la Délicatesse », de David Foenkinos aux éditions Gallimard