Dégressivité des allocations-chômage : « Une vieille recette populiste », s’insurge Pavageau (FO)

Dégressivité des allocations-chômage : « Une vieille recette populiste », s’insurge Pavageau (FO)

Invité de Public Sénat, le secrétaire général de Force Ouvrière considère qu’il est « hors de question » de toucher au niveau des allocations ou d’envisager une dégressivité des droits pour les hauts salaires, dans la réforme de l’assurance chômage.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La future négociation sur l’assurance chômage devra dégager une économie de 3 à 4 milliards d’euros sur trois ans, selon le document de cadrage du gouvernement. Et les pistes proposées pour y parvenir suscitent la colère de Pascal Pavageau, le secrétaire général de Force Ouvrière (FO), qui s’en est expliqué sur notre antenne ce matin.

« Il est hors de question que nous allions nous prendre des mesures de dégressivité ou de baisse du niveau des indemnisations – qui sont des droits – sur le dos des demandeurs d'emploi (...) L'État n'a pas à nous imposer quelque chose », a-t-il expliqué, jugeant l’État « responsable » du déficit de l’Unédic.

Le responsable syndical s’oppose notamment à toute dégressivité des allocations-chômage. Jeudi, le Premier ministre avait annoncé sur France 2 qu’elle pouvait être « envisagée » dans « certains cas ». Sans y faire explicitement référence, le gouvernement a en ligne de mire les cadres et les plus hauts salaires. Pour Pascal Pavageau, il ne s’agit rien de moins qu’une « vieille recette populiste ».

« Nous défendons la logique assurantielle et de solidarité liée au salaire différé, parce que derrière il génère un droit, et un droit il s’applique car nous sommes dans un État de droit », a expliqué le leader de FO. Et d’ajouter, en référence à une expérimentation menée au début des années 90 : « Il a été fait la démonstration que ça ne marchait pas ».

« On n’est pas des sous-traitants »

La semaine dernière, le comité confédéral national de FO a donné son feu vert pour que l’organisation participe à la négociation, comme la CFDT. La CGT et le patronat doivent se prononcer dans les prochaines heures. « On travaillera avec les autres interlocuteurs sociaux, patronat et syndicats, pour ouvrir une négociation, avec ou sans lettre de cadrage, pour y défendre nos positions et nos revendications », a promis ce matin Pascal Pavageau.

Les relations entre l’exécutif et les syndicats se sont-elles réchauffées, depuis la rencontre entre Emmanuel Macron et les syndicats à l’Élysée le 17 juillet dernier ? Même s’il reconnaît qu’il y a « incontestablement des efforts », Pascal Pavageau considère que l’on « est toujours dans la logique d’avant le 17 juillet ». « On continue d’avoir une logique de tu penses donc tu suis », a-t-il déploré, accusant l’exécutif de court-circuiter les organisations syndicales et le patronat :

« Ce n’est pas une start-up nation. Le chef de l’État ne peut pas se comporter en passant des contrats avec les citoyens ou en considérant que les interlocuteurs sociaux sont des sous-traitants. On n’est pas des sous-traitants ».

Dans la même thématique

Dans le budget 2025, le gouvernement prévoit de réduire les moyens alloués à MaPrimeRénov, une aide de l’Etat destinée aux travaux de rénovation thermique des logements.
3min

Société

Logement : une proposition de loi communiste pour encadrer le prix du foncier

Pour répondre à la crise du logement, le groupe communiste du Sénat propose d’encadrer les prix du foncier, afin de favoriser la construction de logements sociaux et l’accession à la propriété. Le dispositif serait calqué sur l’encadrement des loyers, déjà en vigueur dans une dizaine de métropoles.

Le

Dégressivité des allocations-chômage : « Une vieille recette populiste », s’insurge Pavageau (FO)
3min

Société

Faire payer aux détenus une partie de leurs frais d’incarcération, comme le veut Gérald Darmanin ? « Une idée à la noix », fustige Jérôme Durain

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a annoncé lundi sa volonté de « modifier la loi » pour faire « contribuer » les détenus à une partie de leurs frais d’incarcération. « On est dans la démagogie la plus caricaturale », réagit sur Public Sénat le sénateur socialiste Jérôme Durain, co-rapporteur de la proposition de loi sur le narcotrafic qui devrait être définitivement adoptée par l’Assemblée nationale ce mardi. L’élu dénonce une « surenchère sécuritaire ».

Le

Illustration: justice tibunal,administration penitenciaire.
6min

Société

Qu’est-ce que le « contrôle coercitif », cette notion au cœur des débats sur la proposition de loi contre les violences sexuelles ?

L’intégration dans le Code pénal de cette notion, développée dans les années 1970 pour décrire certains aspects des violences conjugales, a nourri de vifs débats au Sénat jeudi 3 avril. Les élus ont renoncé à la faire entrer strico-sensu dans la loi, mais ils s’en sont inspirés pour revoir la définition pénale du harcèlement sur conjoint.

Le

European Union defence : ‘rearming Europe’ project
6min

Société

Kit de survie : « Quand une population est préparée, elle n’est pas en mode panique », salue le sénateur Olivier Cadic

Pour que les populations soient préparées en cas de crise, la Commission européenne conseille aux citoyens d’avoir un « sac de résilience » avec tout ce qu’il faut pour tenir, en cas de catastrophe naturelle… ou de guerre. « Le but n’est pas de faire peur aux gens », soutient le sénateur LR Cédric Perrin, mais « d’anticiper les situations ». La France prépare un livret de survie, sur le modèle suédois.

Le