Départ du proviseur du lycée Maurice-Ravel menacé de mort : « C’est l’échec de la République ! »

L’annonce du départ du proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel, menacé de mort après une altercation avec une élève pour qu’elle enlève son voile a été interprété par le président de la commission des lois, François-Noël Buffet (LR) appelle à former l'ensemble de la communauté éducative « à la laïcité telle que nous la concevons ».
Rédaction Public Sénat

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Menacé de mort après une altercation avec une élève pour qu’elle enlève son voile, le proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel a quitté ses fonctions « pour des raisons de sécurité », selon un message envoyé mardi aux enseignants, élèves et parents par le nouveau chef d’établissement. Le rectorat a, lui, évoqué « des convenances personnelles » et un « départ anticipé » à la retraite, à « quelques mois » de celle-ci, « au vu des événements qui ont marqué ces dernières semaines, de leur médiatisation et de l’impact qu’ils ont pu avoir sur lui ».

« C’est l’échec de la République. C’est l’échec de notre capacité à imposer l’idée que doit être celle du respect de la laïcité », a réagi François-Noël Buffet (LR), président de la commission des lois du Sénat. L’élu du Rhône qui était co-rapporteur d’une commission d’enquête portant sur les menaces et agressions contre les enseignants, juge la réponse du rectorat « scandaleuse ». « Le proviseur devait partir dans 4 mois. Il n’anticipe pas pour de bonnes raisons mais parce qu’il se sent menacé et peut-être parce qu’il ne se sent pas suffisamment soutenu ».

Pour François-Noël Buffet, il est important « de faire comprendre à tout le monde que la loi sur la laïcité est une loi de la liberté, la liberté de croire ou de ne pas croire […] Chacun fait ce qu’il veut chez lui mais pas à l’école, pas dans les bâtiments publics ». Le sénateur appelle à former l’ensemble de la communauté éducative « à la laïcité telle que nous la concevons ». « Selon l’âge ou l’ancienneté, certains appréhendent la laïcité soit de façon rigoureuse, soit à l’anglo-saxonne, avec de la souplesse. Il faut régler ce problème urgemment (…) A défaut, nous aurons encore des problèmes.

Le rapport de la commission d’enquête préconise également d’élargir l’interdiction du port de signes religieux ostensibles « à toute activité organisée par l’institution scolaire, en dehors du temps scolaire.

 

 

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