Hier, dans une tribune publiée dans Le Figaro, 100 sénateurs ont dénoncé le contenu du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. L’un des signataires de la tribune, Olivier Paccaud était invité de la matinale de Public Sénat. Le sénateur de l’Oise estime que cet enseignement ne doit pas être réalisé par des associations, mais par les parents ou par les enseignants.
Devenir vegan, végétarien, flexitarien… comment sauter le pas en quelques étapes simples
Par Amélia Morghadi
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En France en 2017, 0,4% de la population se revendique vegan. Ce terme, d’origine outre-Atlantique, désigne un mode de vie à part entière consistant à ne consommer aucun produit d’origine animale. En plus des végétariens, qui ne consomment ni viande, ni poisson, les vegans ne mangent pas non plus d’œufs ou de produits laitiers, et s'imposent de ne pas porter de vêtements en cuir par exemple. Le flexitarisme, s’attache lui à faire une consommation raisonnée et écologique de la viande rouge et du poisson, en misant sur la qualité plutôt que la quantité.
S'habituer à manger végétarien à l'école
Dans la ville de Montereau-Fault-Yonne, en Seine-et-Marne, la municipalité a décidé de proposer systématiquement au moins un menu vegan dans les 9 cantines scolaires que compte la commune. Dans la queue du restaurant scolaire, on prend une assiette blanche si on mange de la viande, une assiette verte si on mange végétarien. Au total, 20% des repas consommés sont végétariens. Et ici, pas de risque de carences, on ne mange pas que des légumes. « On permet de manger équilibré, avec un steak de soja, des lentilles, l’apport nutritionnel est complet » assure un des responsables de l’opération. Yves Jégo, député (UDI) de Seine-et-Marne, avait milité pour la mise en place de ce système : « Il y a beaucoup de sujets qui se retrouvent derrière la question végétarienne. Les repas végétariens règlent aussi les questions religieuses par exemple » explique-t-il. L’objectif de la ville : donner à la future génération les clés d’une alimentation responsable.
Réduire sa consommation de viande
Mais on peut aussi être militant sans cesser de manger de la viande. Pour Léopoldine Charbonneaux, de l’ONG Compassion in World Farming (CIWH), le principe fondamental pour entrer dans le parcours d’un changement d’alimentation est de se positionner contre l’élevage industriel. « Il y a un réel besoin d’information pour les consommateurs » confie-t-elle. Elle regrette l’absence de labels de qualité des produits, à l’image des labels de traçabilité mis en place pour les œufs. En devenant flexitarien, nous explique la représentante de CIWH France, c'est-à-dire en privilégiant la qualité des produits d’origine animale, tout en en réduisant sa consommation, on enclenche un comportement plus éthique.
Manger vegan en restant gourmand
Dans l’inconscient collectif, manger végétarien ou vegan est souvent synonyme de privation, de régime, à base de tofu, de salade et de graines. Mais loin des clichés, Julie Bavant, jeune chef cuisinier, travaille chaque jour pour redonner ses lettres de noblesse aux menus sans produits d’origine animale. Elle propose, avec sa société « Veganizer », un service de traiteur vegan à domicile. « On fait la part belle aux légumes, ce sont vraiment les stars de l’assiette », s’enthousiasme cette ex-journaliste. Le tout dans une logique, locavore, c'est-à-dire en privilégiant au maximum des produits locaux.
Face au critique sur le caractère peu appétissant des plats vegans, elle a une réponse. Pour les pancakes par exemple : « Pas besoin d’œuf ni de lait de vache pour faire des pancakes, on peut utiliser plein de laits végétaux différents pour donner des goûts différents, une bonne levure et un peu de sucre et le tour est joué » Lait d’amande, lait de noisette ou d’avoine… il y a l’embarras du choix, et une variété de goûts.
Mais être vegan, c'est aussi refuser d'autres formes d'exploitation animale telle que l'abattage d'animaux pour leur fourrure ou leur peau. Le combat vegan n'est donc pas que dans notre assiette mais aussi dans notre garde-robe.
Porter du cuir végétal
Camille Vial, créatrice de la marque Camille à Paris, fabrique des sacs en cuir végans. Pour cela, elle utilise du Piñatex, une matière issue de feuilles d’ananas. Les fibres sont extraites en Philippines puis envoyées en Espagne où elles seront transformées en cuir. La démarche se veut écologique et équitable assure la jeune créatrice de mode : « On évite toute la pollution émise par l’élevage des animaux et équitable parce que les producteurs philippins reçoivent un complément de salaire pour des feuilles qui allaient être jetées ». Niveau prix, les sacs sont certes plus chers que ceux fabriqués par exemple au Bangladesh, avec des produits chimiques, mais restent équivalents à des sacs en cuir classique de fabrication française. « L’avenir c’est de trouver des matières non-issues des animaux pour remplacer le cuir, c’est la solution de demain » conclue Camille Vial.
Pour aller plus loin:
– Les sacs en cuirs vegan de Camille
– Le guide du consommateur responsable du CIWF
– Les plats vegans gourmands de Veganizer
Retrouvez Terra Terre " Vegan peut-on vivre sans exploitation animale?" le dimanche 22 avril à 20h sur Public Sénat.