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Droits TV du foot : des présidents de club demandent un « audit » après des résultats « pas au niveau »

Le championnat de France de ligue 1 a enfin trouvé ses diffuseurs. Néanmoins, la somme que les clubs professionnels devraient toucher est bien inférieure aux montants espérés. Plusieurs présidents de club ont demandé un audit de la LFP et de la société commerciale de la LFP.
Henri Clavier

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Rien ne va plus à la Ligue de football professionnelle. Malgré la conclusion d’un accord avec DAZN et beIN Sports pour la diffusion du championnat de France de Ligue 1 pour près de 500 millions d’euros par saison, plusieurs présidents de club ont annoncé lancer un « audit » de la LFP et de la société commerciale LFP Média. 

« Un audit de tous les postes de charges de la LFP et LFP Media a été confié à plusieurs présidents car il s’avère que malheureusement les résultats ne sont pas au niveau des investissements consentis », écrivent Jean-Pierre Caillot (président du Collège Ligue 1), Jean-Pierre Rivère (vice-président du Collège Ligue 1) et Laurent Nicollin (président du syndicat Foot Unis), dans un communiqué. En octobre, Vincent Labrune espérait atteindre le milliard pour l’ensemble des droits TV. Si l’on ajoute les droits de diffusion de la deuxième division, ainsi que les droits de diffusion à l’étranger, les recettes s’élèvent à 700 millions d’euros, bien loin des niveaux anticipés par la LFP. 

L’audit doit donc permettre de réajuster le budget de la ligue et d’assurer des recettes maximales aux clubs de Ligue 1. « L’heure est plutôt à apaiser le contexte, rassurer ceux qui ont décidé d’acheter nos droits et les encourager à travailler les meilleures grilles tarifaires », explique le communiqué. « Je suis un président inquiet pour l’état financier du foot français. 500 millions d’euros valorisés, c’est in fine environ 9 millions d’euros pour le RCL. Jamais les clubs de L1 n’ont touché aussi peu au titre des droits TV », a réagi le président de Lens Joseph Oughourlian lundi sur LinkedIn. 

« La création de la société commerciale avait pour objectif de développer les droits audiovisuels du championnat » 

Avec la chute des recettes liées aux droits TV, de nombreux clubs professionnels pourraient se retrouver dans une position financière périlleuse. D’une part, les clubs ont eu massivement recours aux prêts garantis par l’Etat durant la crise du covid-19. D’autre part, la LFP, en créant une société commerciale, a cédé 13 % des parts de la société au fonds d’investissement luxembourgeois, CVC. En janvier, le Sénat a lancé une commission d’enquête sur l’intervention des fonds d’investissement dans le football français afin de se pencher sur les apports de la création d’une société commerciale. « La création de la société commerciale avait pour objectif de développer les droits audiovisuels du championnat, notamment à l’étranger, en s’appuyant sur le savoir-faire d’une société spécialisée », déclarait Laurent Lafon, président de la commission d’enquête au moment de son lancement. « Il est désormais assez clair que l’apport de CVC dans la commercialisation des droits a été inexistant », concluait Laurent Lafon, ce 15 juillet. La commission d’enquête rendra son rapport dans les jours qui viennent et ne devrait pas manquer de mettre en cause la gouvernance de la LFP.

Selon Pierre Maes, spécialiste des droits TV dans le foot, contacté par l’AFP, « la gouvernance se retrouve aujourd’hui au centre de toutes les interrogations, Labrune est lâché et ne tient plus rien, et les présidents de clubs se déchirent ».

Avec AFP

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