Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Ehpad et Grand Âge : les mots de la pandémie
Par Pierre-Henri Gergonne
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Maylis Besserie, toute récente Prix Goncourt du premier roman évoque cette question à travers l'exemple de l'écrivain Samuel Beckett, confiné à la fin de sa vie dans une "maison de retraite" du 14e arrondissement de Paris. « Il y est resté l'écrivain qu'il était, dit-elle. Il parle au corps à corps avec cette vieillesse qui l'assaille. Malgré ses nouvelles frontières, sa chambre, son esprit reste libre ».
Au-delà de cet exemple, l'essayiste Pascal Bruckner (« Philosophie de la longévité » - Grasset 2019) comme l'ancienne ministre Michèle Delaunay (« Le fabuleux destin des baby-boomers » - Plon) portent tous deux un regard sévère sur la crise actuelle. « Il demeure une grande distanciation vis-à-vis du grand âge, explique la cancérologue. Il est frappant de constater que les résidents confinés des Ehpad n'ont pas eu droit à la parole. Ils étaient pourtant les premiers intéressés ».
Et même s'il salue les multiples hommages aux soignants, Pascal Bruckner se veut lucide : « Ne soyons pas dupes, lance-t-il. Ces hommages répondent aussi à un souci personnel ». Celui d'être bien soigné, par des soignants compétents, le jour où la santé ne sera plus au rendez-vous la vieillesse frappera à la porte.
Et Pascal Bruckner pointe du doigt la mauvaise gestion de la crise. « Ils ont bricolé avec les faibles moyens dont ils disposaient ».
Michèle Delaunay veut rester optimiste et voir dans le drame des Ehpad l'amorce d'une nouvelle politique à l'égard des personnes âgées. « Nous devons profondément repenser le modèle des Ehpad, dit-elle. Pour que derniers deviennent de nouveaux centres de ressource et de soutiens ». Une chose est certaine pour Michèle Delaunay : « ce qui s’est passé n'est pas tolérable ».