Élections municipales : le Haut Conseil à l’égalité propose d’appliquer la parité aux communes de moins de 1 000 habitants et aux intercommunalités

Élections municipales : le Haut Conseil à l’égalité propose d’appliquer la parité aux communes de moins de 1 000 habitants et aux intercommunalités

Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a rendu public ce lundi son deuxième état des lieux sur le sexisme en France. Ses conclusions dressent un portrait peu flatteur de la vie politique française.
Mathilde Nutarelli

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Le rapport annuel du Haut Conseil à l’égalité, rendu public ce lundi, se concentre sur le sexisme dans les milieux de l’entreprise, des médias et dans le monde politique.

Dans un contexte de campagne municipale, la place des femmes dans la sphère politique est un sujet central. Depuis la fin de l’année 2019, les tribunes sur la question ont fleuri, demandant une meilleure représentation des femmes dans les conseils municipaux, parmi les têtes de liste pour les élections, ou prônant une tolérance zéro envers les hommes candidats aux municipales accusés de violences sexistes et sexuelles.

Le rapport décrit un monde organisé « par et pour les hommes »

Les associations de défense des droits des femmes sont mobilisées, et pour cause : d’après le Haut Conseil à l’égalité, 84 % des maires et 92 % des présidents d’intercommunalité sont des hommes. En effet, ces collectivités échappent aux règles sur la parité, qui imposent des listes paritaires alternées. Celles-ci ont rendu moins difficile l’accès des femmes aux places éligibles, mais le Haut Conseil relève qu’une fois élues, elles font face à un exercice de mandat plus ardu que les hommes.

Les sujets qui leur sont confiés sont ceux qui sont considérés comme « typiquement féminins ». Elles sont bien souvent traitées comme des intruses, car le milieu politique est organisé comme un boys club, où les hommes développent des mécanismes de soutien et de solidarité au détriment de leurs collègues féminines.

En dépit de la vaste prise de conscience et de la libération de la parole des femmes depuis le mouvement #MeToo, les élues continuent de subir des incivilités, des comportements paternalistes, d’être victimes de clichés sexistes et des violences sexistes et sexuelles, d’après le HCE.

Leur isolement et le manque de structures pour les soutenir les poussent bien souvent, dans le meilleur des cas, à ne pas se représenter à la mandature suivante, et au pire à démissionner de leurs fonctions. Si l’on en croit le rapport, il ne suffit plus d’aider les femmes à être élues, mais il s’agit de les accompagner pour qu’elles le restent.

Des améliorations sont possibles

Dans son état des lieux, le Haut Conseil formule 32 recommandations pour améliorer la situation. Pour renforcer le nombre de femmes aux postes à responsabilité, il propose d’étendre les règles de la parité aux communes de moins de 1 000 habitants, aux exécutifs locaux et intercommunaux mais aussi aux postes de vice-présidents et de rapporteurs des projets et des propositions de loi à l’Assemblée nationale et au Sénat.

La demande de peines d’inéligibilité pour les élus condamnés pour violences sexistes et sexuelles devrait également permettre de réduire les cas d’agressions sexuelles dans le milieu.

Pour résoudre les problèmes de la sous-représentation des femmes politiques à la télévision et dans les médias ainsi que pour combattre les clichés sexistes qu’ils véhiculent, le Haut Conseil préconise de renforcer le rôle du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) dans la lutte contre le sexisme et propose la publication d’un rapport annuel afin de mesurer les stéréotypes de genre dans la presse.

Des solutions faciles à mettre en place, en apparence, mais qu’il est impératif de déployer. Pour Brigitte Grésy, présidente du HCE, « il y a urgence à rendre visible et à forger des outils dans tous les domaines, afin de […] faire reculer [le sexisme] ».

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