Invitée de la matinale de Public Sénat ce vendredi, la sénatrice écologiste des Français de l’étranger Mélanie Vogel s’est exprimée sur le procès des viols de Mazan, en cours en ce moment à Avignon. Elle a ainsi plaidé pour l’inscription de la notion de consentement dans la définition pénale du viol.
Elizabeth II : tristesse et hommage des sénateurs
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C’est la tristesse qui domine les réactions des sénateurs les plus proches de nos voisins d’outre-Manche en ce vendredi matin. « J’ai été triste, je sais à quel point les Britanniques étaient attachés à leur reine. Elle était la Grande-Bretagne, ce symbole d’unité, cette longévité presque anachronique », a notamment confié Céline Boulay-Espéronnier (LR). « Je vis au Royaume-Uni depuis 25 ans maintenant et comme tout le monde j’ai été très attristé par cette nouvelle. L’annonce de son décès a été une surprise, elle incarnait la résilience des Britanniques face à l’adversité », a abondé Olivier Cadic (UC). La vice-présidente du groupe d’amitié France – Royaume-Uni au Sénat voit dans les réactions au décès de la reine une particularité anglaise : « Il y a une spécificité britannique. J’ai été très touchée par l’annonce de la BBC hier. La reine a été celle qui a fait rentrer la Grande-Bretagne dans la modernité, il y a d’un côté ce lien fusionnel avec les Britanniques et de l’autre, ce rayonnement dans le monde. »
« Il s’agit de rendre hommage dans l’émotion à cette personnalité exceptionnelle »
La reine est décédée en Ecosse, faut-il y voir un signal politique ? « Je crois que non », répond Olivier Cadic. « La reine a même toujours incarné cette unité du royaume, l’Ecosse fait partie de la Grande-Bretagne. Elle a plutôt vécu le démembrement [de l’empire britannique]. La problématique est différente aujourd’hui, il s’agit de rendre hommage dans l’émotion à cette personnalité exceptionnelle. »
Pour Céline Boulay-Espéronnier, chacun voit dans le décès de la reine « le signal qu’il veut y voir » : « L’Angleterre traverse une triple crise assez exceptionnelle : elle vient de rentrer en récession, il y a une crise politique et une crise sociale. Par son décès, la reine a déjà réuni la famille royale temporairement autour d’elle, on peut espérer que cela jouera avec l’Ecosse. »
« C’était une amie de la France »
Les sénateurs sont aussi revenus sur le rapport qu’entretenait la reine à la France. « L’histoire nous apprend que son premier voyage à l’étranger est pour la France, le français était la seule langue étrangère qu’elle parlait. Elle est aussi celle qui aura inauguré le tunnel sous la Manche, sans lequel je ne pourrais pas aller et venir entre la France et le Royaume-Uni de la même manière. C’était une amie de la France », rappelle Olivier Cadic. Inversement, comment expliquer la fascination d’un pays républicain pour un monarque étranger ? « La reine incarnait tellement au-delà d’une famille royale, qui a pu être décriée. On voit bien la dichotomie entre la reine et la famille royale » analyse Céline Boulay-Espéronnier. « L’Angleterre, c’est le pays que l’on adore détester, ce sont nos frères ennemis. »
La reine s’est donc souvent rendue 5 fois en France, en 70 ans de règne, et avait même été reçue au Sénat en 2004. Olivier Cadic a ainsi tenu à rappeler une anecdote qui lui a été transmise par des « témoins » de la scène : « Quand elle est arrivée devant l’escalier d’honneur à 78 ans, qui est très raide et impressionnant, les gens qui l’accompagnaient se sont rendu compte que c’était une véritable épreuve qui lui était imposée. Elle l’a fait avec beaucoup d’élégance et beaucoup de naturel. Ceux qui l’avaient vécu avaient été marqués par sa capacité à s’affronter. » Pour le sénateur représentant les Français établis hors de France, il était important pour la France de « pouvoir compter sur la reine » : « Elle avait fait son discours au moment du Brexit en portant une tenue aux couleurs de l’UE. Elle savait faire passer des messages subliminaux. Elle va beaucoup manquer à la nouvelle Première ministre. »