Le ministre de l’Intérieur réfléchit à « une nouvelle incrimination pénale » visant l’islam politique. « L’islam politique est le principal obstacle à la cohésion de notre pays », soutient la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio. La centriste Nathalie Goulet conseille d’appliquer déjà le droit existant et de contrôler le financement des associations. A gauche, l’écologiste Guy Benarroche pointe l’absence de données chiffrées sur le sujet et la socialiste Corinne Narassiguin dénonce « une vision à géométrie variable de la laïcité ».
Entre précarité, isolement et problème de santé : le témoignage émouvant d’une ancienne éleveuse
Par Valentin Dassé
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Le ton est assuré mais les yeux embués par l’émotion quand Claudine Donjieux se repenche sur sa condition d’ancienne éleveuse agricole. Une histoire qui commence pourtant par une passion, celle des animaux dont elle s'occupe pendant des années. Très investie dans le bien-être animal, elle "chouchoute" ses 120 bêtes, les soigne à l'homéopathie, et les nourrit à partir de produits 100 % bio, sans savoir que quelques années plus tard elle devra s'en séparer. Tout bascule en 2009, suite à l’effondrement des prix du lait. Comme des centaines d’autres agriculteurs, Claudine et son mari voient leur condition de vie se dégrader considérablement.
L’exploitation laitière ne rapporte plus que de maigres revenus, entre 600 et 700 euros par mois, Claudine est contrainte d’alterner la traite des vaches avec un poste de comptable à mi-temps. Mais c’est surtout l’état de Pierre, son mari, qui donne la mesure de la gravité de la situation. Rongé par des « angoisses terribles » liées, entre autres, à la crainte de devoir vendre son élevage, il développe des problèmes cardiaques à répétition : « concrètement vous retrouvez votre mari allongé, en perte de connaissance, à chaque fois il repartait avec le défibrillateur », confie Claudine.
« Notre problème c’est de ne pas avoir communiqué »
Avec les problèmes de santé de Pierre, le couple s’enfonce toujours plus dans la précarité et l’isolement. Rétrospectivement, Claudine pense ne pas avoir suffisamment communiqué sur ses difficultés d’exploitante, faute d’avoir su à qui s'adresser, et par peur, également, de ne pas être entendue. Submergé par les angoisses, le couple est acculé et se résout à vendre l’élevage, un crève-cœur pour Pierre qui attribuait un nom à chacune de ses vaches.
C’est entre tristesse et soulagement que Claudine évoque la fin de son parcours d’agricultrice. Elle plaide aujourd’hui pour l’instauration d’un revenu minimum universel à destination des agriculteurs.