En France, une femme sur quatre reconnaît avoir été victime de discrimination sur son lieu de travail et les écarts de salaires dépassent largement les 20%. Des inégalités qui transparaissent aussi dans l’évolution des carrières, plus lente et parfois très modeste.
Le plafond de verre
Le parcours professionnel des femmes se heurte parfois à une barrière invisible et tacite qui les empêche de progresser dans la hiérarchie, ce que les sociologues appellent le « plafond de verre ». Les postes de direction sont ainsi peu accessibles à la gente féminine. Selon le documentaire sur 110 magasins Auchan seulement 10 sont dirigés par des femmes.
Interrogé, l’un des employés du groupe apporte une explication à ce phénomène. Il raconte ses réticences à accepter d’avoir une femme comme supérieure et explique que le « problème est d’être manager par une femme, d’être, entre- guillemets, commandé par une femme». Il revient sur ses a priori machiste et avoue qu' « il attendait plus d’elle qu’il n’aurait attendu d’un homme ». Une pression venue de l’extérieure mais que les femmes ont aussi tendance à exercer sur elles même.
La femme, premier ennemi de la femme
Mais les femmes ne sont elles pas aussi responsables de leur dévalorisation ? Contrairement aux hommes, elles auraient moins tendance à se mettre en avant et « n’ont pas suffisamment confiance dans leurs compétences pour manifester leur envie d’évoluer » comme en témoigne Chrystelle, l’une des employées du groupe.
S’investir professionnellement c’est parfois accepter de faire des concessions sur sa vie de famille et de consacrer moins de temps à son rôle de mère comme nous l’explique Amandine, manager Pole adulte d’un magasin Auchan.
Extrait - Le Monde en doc - Etre mère et avoir une carrière professionnelle
La confiance, clef du succès
Pour encourager ses salariées à gravir les échelons de la hiérarchie, le groupe Auchan a mis en place une formation à l’attention de ses employées, baptisée « Talent de Femmes ». Au cours de ces séances, elles partagent leurs expériences et rapportent notamment les blagues sexistes de certains collègues. Elles identifient l’impact de celles-ci sur leur façon de se positionner socialement et apprennent à se mettre dans la peau d’un « leader ».
Bilan mitigé conclue toutefois le documentaire. Rencontrées 6 mois après leur formation, deux des dix employées ont changé de postes en conservant le même salaire, pour les autres, le changement n’est pas encore d’actualité.