Timothée de Fombelle a 13 ans lorsqu’il visite avec ses parents les forts qui servaient à rassembler et trier les esclaves sur les côtes d’Afrique de l’Ouest. Un choc pour lui et une certitude celle d’écrire un jour sur cette tranche sombre de l’Histoire mondiale.
13 ans, c’est aussi l’âge d’Alma, son héroïne, ce jour de 1786 où son petit frère disparaît, point de départ à son épopée. Alma, arrachée à sa terre natale, plonge dans le tourbillon de la traite des noirs de l’Afrique aux Caraïbes.
Mais alors comment mêler le romanesque et l’historique ?
Pour réussir ce travail, explique Timothée de Fombelle, « je me dis qu’il y a quelque chose en commun entre mes personnages et moi. J’essaye de tendre des ponts ».
« Les Mondes de l’esclavage » : la longue durée de la servitude
Réussir à appréhender ce passé, ces mondes de l’esclavage, c’est ce que propose l’historien Paulin Ismard. Des mondes multiples, car il existe au fil des siècles des distinctions entre « les sociétés à esclaves, qui recourent de façon plus ou moins marginale au travail forcé » sans nécessairement désociabiliser complètement les esclaves et les pays esclavagistes qui eux organisent la traite des humains.
Alma, l’héroïne de Timothée de Fombelle devient ainsi en tant qu’esclave « un objet ballotté par le vent de l’histoire, par les propriétés successives » qui sous la plume de l’écrivain se révèle en choisissant de monter d’elle-même dans le bateau devenant « actrice de cette traite ».
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« Les mondes de l’esclavage » (Ed du Seuil) sous la direction de Paulin Ismard
« Alma, l’enchanteuse » (Ed. Gallimard Jeunesse) de Timothée de Fombelle