Etat d’urgence : ce que dit la loi en vigueur jusqu’au 15 juillet 2017
Jeudi 15 décembre 2016, à l’issue d’un débat très bref au Sénat (et le vote par 306 pour, 28 contre), le Parlement a adopté définitivement la 5e prolongation de l’état d’urgence. Il faut dire que les deux chambres s’étaient déjà mis d’accord sur un texte commun en amont et l’adoption du texte n’était qu’une formalité. Instauré le 14 novembre 2015, au lendemain de l’attentat du Bataclan, l’état d’urgence va durer au moins 20 mois. La plus longue durée jamais atteinte.

Etat d’urgence : ce que dit la loi en vigueur jusqu’au 15 juillet 2017

Jeudi 15 décembre 2016, à l’issue d’un débat très bref au Sénat (et le vote par 306 pour, 28 contre), le Parlement a adopté définitivement la 5e prolongation de l’état d’urgence. Il faut dire que les deux chambres s’étaient déjà mis d’accord sur un texte commun en amont et l’adoption du texte n’était qu’une formalité. Instauré le 14 novembre 2015, au lendemain de l’attentat du Bataclan, l’état d’urgence va durer au moins 20 mois. La plus longue durée jamais atteinte.
Public Sénat

Par Tâm Tran Huy

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Pour l’essentiel, les mêmes dispositions qu’en juillet 2016

La plupart des mesures mises en place à l’occasion de cette 5e prorogation de l’état d’urgence sont les mêmes que celles qui ont été instaurées lors de la 4e prorogation du mois de juillet. Pour rappel, à l’époque, la France sort des attentats de Nice et le texte est durci.  Les perquisitions administratives (qui avaient été suspendues le 26 mai) sont rétablies. Lors de ces perquisitions, les forces de l’ordre peuvent saisir les données des téléphones portables et ordinateurs, et recueillir les données de connexion information de toute personne jugée comme une menace terroriste. Les policiers et gendarmes, y compris réservistes peuvent également effectuer des fouilles de véhicules et de bagages, sans autorisation préalable du procureur de la République. L’état d’urgence permet également d’assigner à résidence toute personne jugée dangereuse.

L’assignation à résidence limitée à 12 mois

Si la plupart des dispositions de juillet 2016 ont été reprises, il a fallu encadrer l’assignation à résidence. Le texte initial du gouvernement leur prévoyait une durée maximale de 15 mois ininterrompus et le Parlement, notamment le Sénat dans son rôle de garant des libertés, a inscrit dans le texte qu’une personne ne pouvait être assignée à résidence pour une durée totale équivalant à plus de 12 mois. En clair, dans le projet de loi du gouvernement, une personne peut être assignée à résidence 15 mois de suite,  et si cette assignation est arrêtée un jour, il était théoriquement possible de l’assigner à nouveau à résidence. Alors que le Parlement considère la durée totale, même s’il y a des interruptions, et limite cette durée à 12 mois. C’était une préconisation  du Conseil d’Etat.

En revanche, il existe des dérogations : cette durée peut être prolongée de 3 mois. Le texte initial proposait cette dérogation  « en cas de nouvelle information ou de faits nouveaux ». Finalement, et c’était d’ailleurs le souhait du Sénat, l’autorité administrative devra seulement montrer que la personne continue à constituer une menace pour la sécurité et l’ordre publics. Dans la plupart des cas, estiment les sénateurs, il n’y a aucun fait nouveau, mais les personnes assignées à résidence restent dangereuses.

Une prolongation qui enjambera les échéances électorales de 2017

Enfin, l’Etat d’urgence est prolongé jusqu’au 15 juillet 2017 mais il ne prendra pas fin avec l’élection présidentielle et les élections législatives. En effet, les règles régissant l'état d'urgence prévoient que "la loi portant prorogation de l'état d'urgence est caduque à l'issue d'un délai de quinze jours francs suivant la date de démission du gouvernement, ou de dissolution de l'Assemblée nationale". C’est ce qui s’est passé au mois de décembre : la démission de Manuel Valls a entraîné la suspension anticipée de l’état d’urgence. Une situation que le Parlement ne veut pas voir se reproduire au printemps 2017.

Partager cet article

Dans la même thématique

CONSEIL MUNICIPAL DE TOULOUSE
2min

Société

Municipales 2026 : la parité obligatoire bouscule les petites communes

À l’occasion des élections municipales des 15 et 22 mars 2026, près de 25 000 communes de moins de 1 000 habitants vont appliquer pour la première fois une règle qui pourrait changer durablement le visage de la démocratie locale, l’obligation de présenter des listes paritaires. Une réforme qui promet davantage de femmes dans les conseils municipaux, mais qui suscite aussi de vifs débats dans les villages.

Le

Paris – Marche Feministe contre les Violences de Genre, Sociales et d’Etat
5min

Société

Violences intrafamiliales : « Il existe un continuum entre sexisme et féminicides. Il faut désormais s’attaquer au comportement des hommes »

En France, plus de trois femmes sont victimes de féminicide ou tentative de féminicide conjugal chaque jour. Le 24 novembre, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, deux magistrats ont remis à Gérald Darmanin un rapport afin d’apporter une réponse judiciaire mieux adaptée. Ils proposent dix mesures, dont la mise en place d’un nouveau type de magistrat : le juge des violences intrafamiliales.

Le