Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Face à l’augmentation de la population de loups : l’exécutif promet de nouvelles mesures
Par Jérémy Heintzmann
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Fin juin, le préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé que la population de loups gris était estimée à 921 individus en France à la sortie de l’hiver 2021-2022, contre 783 loups l’année précédente.
Concernant cette hausse, le sénateur (LR) Cyril Pellevat a interpellé le ministre de l’Agriculture lors d’une séance de questions orales début août. « Le seuil de viabilité de l’espèce fixé dans le Plan loup 2018-2023 était de 500 loups. Il est largement dépassé, et même en avance sur les estimations, a-t-il assuré. Les attaques dramatiques pour les éleveurs ne cessent d’augmenter, et de plus en plus de départements sont touchés. »
Création d’une seconde brigade mobile d’intervention pour les loups
Le sénateur de Haute-Savoie a également rappelé que le Sénat avait adopté en août 2020 une résolution européenne visant à modifier le statut d’espèce protégée du loup dans la Convention de Berne, classée sans suite.
Il a donc demandé au ministre Marc Fesneau de reconsidérer cette proposition et de renforcer les moyens alloués à l’Office français de la biodiversité (OFB) pour un meilleur comptage des loups.
Dans sa réponse, le ministre de l’Agriculture a reconnu qu’« il était nécessaire d’agir » et a souhaité la mise en place « d’une politique de tirs de prélèvement plus planifiée et plus territorialisée. » Pour rappel, le Plan national d’action sur le loup prévoit qu’en 2022, 174 individus (soit 19% de la population) pourront être abattus par le service d’État spécialisé.
Il a aussi déclaré « qu’une seconde brigade mobile d’intervention pour les loups serait créée pour les Pyrénées et le Massif central, l’idée étant de redonner également des moyens aux Alpes. » Sur la Convention de Berne, Marc Fesneau a assuré vouloir poursuivre le dialogue au niveau européen « afin de réexaminer le statut du loup, puisque sa population est désormais hors de danger d’extinction. »
« Un jeu politique un peu malsain », Guillaume Gontard, sénateur écologiste
Une réponse saluée par Cyril Pellevat. « Pour la première fois depuis de longues années d’alerte, j’ai l’impression que les choses pourraient évoluer positivement », se réjouit le sénateur Les Républicains.
Pour le sénateur de l’Isère Guillaume Gontard, l’annonce de la création d’une nouvelle Brigade loup est un signe encourageant de l’exécutif. « Il ne s’agit pas de donner un fusil pour tuer des loups, mais de réfléchir à comment mieux les protéger. Le but de ces brigades est d’apporter des connaissances et une assistance aux éleveurs. Et nous avons besoin de personnes formées sur chaque territoire et de plus de moyens pour les accompagner. »
En revanche, le président du groupe écologiste au Sénat regrette l’idée du gouvernement de vouloir discuter du statut de protection du loup. « C’est un jeu politique un peu malsain, car on sait très bien que l’Europe ne bougera pas sur ce point, cela fait 20 ans que rien n’a changé. En disant cela, on envoie le message qu’il faut supprimer des loups, alors que l’on doit justement trouver les moyens de vivre avec eux. C’est dangereux et irresponsable vis-à-vis des éleveurs. » De son côté, il plaide davantage pour une réévaluation du Plan loup 2018-2023, « dans sa dimension pastorale et pas qu’autour de la question du loup »