Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Faut-il garder son âme d’enfant pour être un bon auteur jeunesse ?
Par Public Sénat
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La littérature jeunesse, c’est un livre publié sur quatre, 18 000 nouveautés cette année et « presque autant de styles qu’il existe d’auteurs » souligne l’écrivaine Marie Sellier, elle-même à l’origine d’une centaine d’ouvrages pour les plus jeunes et les adolescents. « Quand je commence à écrire une histoire, raconte-t-elle, il y a toujours une petite part d’enfant en moi donc je sais parfaitement comment m’adresser à eux… mais pas seulement ». « Je pense que nos livres peuvent s’adresser également à ceux qui les accompagnent, il y a toujours un sous-texte et c’est ça qui fait la richesse de la littérature jeunesse », analyse cette amoureuse des mots et grande défenseuse des écrivains.
« Quand j’ai commencé à écrire, je savais que je voulais prendre les enfants par la main, leur dire les choses », affirme Marie Sellier.
Cette année avec « Willy » (Ed. Thierry Magnier), Marie Sellier signe une histoire d’amitié sur fond de conflit contemporain. C’est l’aventure d’un jeune homme qui rêve de vivre à Paris et qui quitte le Sénégal clandestinement au péril de sa vie.
« Une histoire qui s’est complètement imposée à moi » déclare-t-elle, « je suis partie d’un fait divers que j’avais lu dans le journal et qui m’a habité pendant plusieurs semaines : un jeune garçon qui s’était embarqué dans le train d’atterrissage arrière d’un avion, une histoire de rêves brisés qui finit de manière tragique et que je ne voulais pas que l’on oublie ».
Ecrire dans la langue des ados
Ecrire pour marquer les jeunes lecteurs, c’est aussi la volonté de Vincent Mondiot qui signe « Les derniers des branleurs » (Ed. Actes Sud jeunesse). Un titre choc qu’il assume totalement car « la littérature a le droit de parler comme elle veut ». « Moi, je m’adresse à des ados » continue l’auteur « et j’essaye de parler comme eux ».
« Au départ, explique-t-il, je ne pensais pas écrire pour les ados, ce sont les éditeurs qui me l’ont signalé, moi j’écrivais tout court ».
Mais pour Vincent Mondiot, quand on s’adresse aux adolescents, contrairement aux livres pour les enfants qu’écrit notamment Marie Sellier, « il faut leur parler directement sans penser à leurs professeurs ou à leurs parents ».
Si on les cultive, poursuit-il, c’est par accident, « je veux avant tout leur offrir quelque chose qui va les divertir à un âge complexe, je ne suis pas un prescripteur ».
« Je pense que l’adolescence, c’est un âge où l’on décroche trop souvent de la lecture » conclut Vincent Mondiot, notamment parce que le livre est souvent perçu comme plus « élitiste » que la télévision ou les jeux vidéo.
Un constat que partage la présidente du CNL, Régine Hatchondo qui nuance cependant : « Je préfère qu’un enfant s’endorme avec un manga sous sa couette qu’avec un écran, même si le programme est de qualité, car grâce au livre, la mémoire, l’imagination, l’inconscient, l’émotion sont davantage sollicités ».
Avec « Partir en Livre », ses 3 000 évènements partout en France, 300 librairies, et ses 850 auteurs, ce sont beaucoup d’échanges autour du livre qui vont se dérouler du 22 juin au 24 juillet 2022. Un bon moyen de « sortir le livre des étagères » conclut Régine Hatchondo.
Retrouvez l’intégralité de l’émission ici.
« Willy » de Marie Sellier - Ed. Thierry Magnier
« Les derniers des branleurs » de Vincent Mondiot - Ed. Actes Sud