Fermeture de l’usine Bridgestone : « C’est du cynisme », dénonce Jean-François Rapin

Fermeture de l’usine Bridgestone : « C’est du cynisme », dénonce Jean-François Rapin

Alors que la ministre de l’Industrie a annoncé, ce jeudi, la fermeture de l’usine Bridgestone dans le Pas-de-Calais, le sénateur du territoire, Jean-François Rapin, affirme que la région et l’Etat se mobilisent pour continuer la bataille.
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La décision est tombée. Alors que le sort de l’entreprise du Pas-de-Calais est en suspens depuis plusieurs semaines, la ministre de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé ce jeudi que l’usine Bridgestone à Béthune, qui employait 863 personnes, allait fermer ses portes. Alors que le gouvernement avait proposé un plan, prévoyant une continuation de l’activité avec le maintien de « 525 à 555 emplois », le géant japonais du pneumatique a écarté cette possibilité. « Nous serons là, aux côtés des salariés pour trouver les meilleures solutions possibles (…), pour faire en sorte que le plan social qui est aujourd’hui proposé soit amélioré », a assuré la ministre de l’Industrie en sortant d’une réunion avec la direction, les élus et les syndicats. « Nous allons nous battre pour que ce site reste industriel », a-t-elle ajouté, évoquant la piste d’une production de batteries électriques dans la région.

« Le bras de fer continue »

« C’est une décision qui tombe comme un couperet », réagit, au micro de Public Sénat, le sénateur du Pas-de-Calais et président LR de la commission des Affaires européennes Jean-François Rapin. « Je pense aux gens qui, depuis plusieurs semaines, vivent avec la pression de trouver une solution pour leur entreprise et qui se trouvent démunis face à cette décision ». Pour le sénateur, la situation de l’usine de Béthune est liée à une mauvaise stratégie de l’entreprise, « qui porte un mauvais message en lui donnant des commandes et des marchés qui ne correspondent pas au marché international ». « C’est du cynisme », soutient Jean-François Rapin.

Pour autant, l’élu du Pas-de-Calais assure que « la région, le territoire et l’Etat sont fortement mobilisés sur cette question ». « Il faut mettre les moyens à travers un plan de relance national et régional, pour reconfigurer notre industrie, sur ce territoire en particulier, afin de redéfinir une stratégie industrielle. Le bras de fer continue, on ne va pas se laisser faire, et essayer d’obtenir de la part de Bridgestone des indemnités à la hauteur. La bataille n’est pas finie, et je dirais même qu’elle recommence », affirme Jean-François Rapin.

« l'Etat fera tout pour sauver l'emploi dans ce territoire »

Fermeture de Bridgestone : "L'Etat fera tout pour sauver l'emploi" assure Alain Griset
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Interrogé sur le sujet après les questions au gouvernement, le ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises assure que « l'Etat fera tout pour sauver l'emploi dans ce territoire ». Originaire des Hauts-de-France, le ministre délégué se dit touché par cette situation. 

Alain Griset juge que l'entreprise « ne joue pas le jeu ». « l'Etat a indiqué depuis plusieurs semaines sa volonté d'accompagner l'entreprise pour une transformation », rappelle-t-il en soulignant qu'aujourd'hui « c'est terrible pour les salariés, leurs familles et le territoire ». 

 

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