Indochine et Louise Attaque ont annoncé vouloir boycotter le festival « Les Déferlantes – Sud de la France » qui doit se tenir à Perpignan en juillet prochain, la plus grande ville tenue par le Rassemblement national. Les organisateurs ont d’ailleurs annoncé mardi dernier que le festival ne se tiendrait finalement pas dans la ville tenue par Louis Aliot (RN), mais autre part dans les Pyrénées-Orientales, au motif que « sans artiste, pas de festival. » Indochine avait indiqué samedi avoir été « mis devant le fait accompli » d’une programmation du festival à Perpignan au lieu de Céret.
« Ils sont tout à fait dans leur rôle »
« Je les comprends tout à fait », a confié Roselyne Bachelot, l’ancienne ministre de la Culture d’Emmanuel Macron, qui publie un livre intitulé 682 jours (Ed. Plon). « C’est la responsabilité d’un artiste d’être un citoyen et je ne réfute absolument pas les artistes qui prennent des positions politiques, ils sont tout à fait dans leur rôle », poursuit-elle.
Quitte à pénaliser le public de ces villes pour des raisons politiques ? « Il ne faut pas opposer le public et les artistes, ils ont le droit de s’exprimer et le public de prendre ses responsabilités », répond Roselyne Bachelot.
Pandémie : « Je pense que j’ai sauvé la culture dans cette crise »
Pendant l’exercice de ses fonctions de ministre pendant la pandémie, Roselyne Bachelot a d’ailleurs eu des relations complexes avec les artistes : « Dans ces 682 jours, qui ont été magnifiques et resteront une parcelle brillante de mon exercice politique, j’ai rencontré du double langage chez les artistes, les élus, les syndicats, mais c’était un peu logique parce qu’il y avait tellement de difficultés devant cette horrible épidémie. Il y a aussi beaucoup de tendresse dans ce livre. »
L’ancienne ministre de la Culture estime ainsi que « c’est la France qui a le plus soutenu les artistes, » et qu’elle a « sauvé la culture dans cette crise. » Roselyne Bachelot s’essaie même à l’imitation d’une cantatrice québécoise qu’elle a entendue sur France Musique : « Vous vous rendez pas compte, vous les Français. Vous vivez dans un pays de cocagne et vous êtes toujours en train de vous plaindre. »
L’ancienne ministre de la Culture voit rétrospectivement son mandat comme une gestion de l’urgence, qui a rendu difficile la progression sur des dossiers de plus long terme : « L’urgence s’imposait, ce n’était pas le temps de poser des réformes de fond absolument nécessaires : révolution écologique, numérique, de la gouvernance, sociétale, avec l’égalité femme-homme, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ou la diversité. On a néanmoins avancé sur ces dossiers, le relai est à ma successeure. »