Formation des médecins : le gouvernement étudierait la fin du numerus clausus
Selon la rédaction de France Info, le gouvernement envisage de mettre fin au numerus clausus de médecins diplômés et au concours en première année de médecine. Certains sénateurs s'interrogent sur les capacités d’accueil des universités.

Formation des médecins : le gouvernement étudierait la fin du numerus clausus

Selon la rédaction de France Info, le gouvernement envisage de mettre fin au numerus clausus de médecins diplômés et au concours en première année de médecine. Certains sénateurs s'interrogent sur les capacités d’accueil des universités.
Alexandre Poussart

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Selon nos confrères de France Info, le gouvernement envisage de mettre fin au numerus clausus qui limite le nombre de médecins diplômés par an et au concours en fin de première année de médecine qui sélectionne 1 candidat sur 7.

Selon le site d’information, les étudiants passeront des examens partiels classiques. La première option du gouvernement serait de laisser libre les universités de choisir le nombre de médecins à former.

Les sénateurs s’interrogent sur les capacités d’accueil des universités

« On peut s’interroger sur les équipements des facultés de médecine », note la sénatrice centriste Elisabeth Doineau, « et sur le nombre de professeurs et de professionnels de santé qui encadrent les étudiants ». Pour la sénatrice communiste Laurence Cohen, « on tourne en rond puisqu’on pointe les faibles capacités des universités mais on réalise des coupes budgétaires dans le secteur public. Il faut une politique de santé globale qui redonne des moyens. »

« On pourrait décentraliser l’enseignement de la médecine dans les territoires, dans nos centres hospitaliers et grâce au numérique, sans ouvrir des amphithéâtres dans les facultés », propose le rapporteur général (UC) de la commission des Affaires sociales du Sénat Jean-Marie Vanlerenberghe. « Par exemple dans le Nord, les étudiants de l’Académie de Lille pourraient venir étudier à Arras très facilement. »

Une sélection en 3e année de médecine

La seconde option du gouvernement serait d’instaurer une sélection au terme de la 3e année de médecine. Les étudiants non sélectionnés bénéficieraient de passerelles pour s’orienter vers d’autres professions de santé.

« Je ne suis pas certain qu’une sélection en 3e année soit judicieuse », estime Bernard Jomier, sénateur socialiste de Paris. « Des étudiants donneraient 3 ans de leur cursus pour devenir médecin avant qu’on leur dise non. Pour Michel Amiel, « il faut d’abord renforcer la sélection à l’entrée de la première année de médecine, avec une évaluation sur les motivations et les qualités humaines des futurs étudiants en médecine. »

Une réponse partielle à la pénurie de médecins

La fin du numerus clausus apparaît comme une réponse partielle à la pénurie de médecins qui touche de nombreux territoires en France. « Il faut accompagner l’aspiration des jeunes médecins généralistes à travailler en pôles territoriaux regroupant d’autres professions de santé », estime la sénatrice Elisabeth Doineau, qui remettra, dans quelques semaines, un rapport sur l’accès aux soins, à Agnès Buzyn, la ministre de la Santé.

« On pourrait obliger des jeunes médecins à s’installer dans des déserts médicaux pendant deux ou trois ans », propose Laurence Cohen, « mais de façon générale, il faut améliorer les conditions d’accueil des professionnels de santé dans ces territoires. »  

La fin du numerus clausus ne sera pas une mesure d’une efficacité immédiate puisqu’il faut 9 ans pour former un médecin. « Il est prévu que la démographie médicale augmente naturellement à partir de 2025, donc cette mesure est peut-être une fausse bonne idée », se demande Elisabeth Doineau, car il y aurait alors trop de médecins.

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