Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Funérailles d’Elizabeth II : combien coûtent-elles aux Anglais ?
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Le coût des obsèques de la reine ne fait pas l’objet d’un communiqué officiel, difficile donc de savoir à combien il s’élève. Mais des chiffres circulent, certains parlent de 35, voire de 40 millions d’euros. La sécurité, à elle seule, se chiffre à 10 millions d’euros.
Ce sont les premières funérailles d’Etat que connaît le pays depuis la mort de Winston Churchill en 1965, l’événement doit donc marquer les esprits. Les funérailles de Diana, en 1997, avaient coûté près de 4 millions d’euros, et celles de la reine mère, en 2002, près de 6 millions d’euros. Bien en deçà des prévisions pour les obsèques d’Elizabeth II.
Au-delà des coûts directs engendrés par la cérémonie, la sécurité, les moyens techniques, etc. Il faut également prendre en compte les coûts économiques liés aux jours chômés qui ont été accordés aux Britanniques suite au décès de leur monarque, ainsi que les coûts engendrés par la réimpression de la monnaie, la modification des timbres et des passeports. Une addition qui risque de grimper rapidement, alors que les Britanniques connaissent une forte inflation et une crise des prix de l’énergie. La fermeture de la Bourse et de nombreux commerce, dans une période fragile, pourrait ainsi diminuer le PIB du mois de septembre de 0,2 %, d’après un expert cité par Le Monde.
Un financement de la famille royale par différents canaux
La question du coût des funérailles de la reine pose la question, plus globale, du financement de la famille royale britannique. Bien que chef de l’Etat et de la nation, la reine ou le roi d’Angleterre ne doit pas prendre part aux activités politiques du pays.
La principale source de revenu de la famille royale britannique provient de ce qui s’appelle la « Sovereign Grant » (subvention royale). C’est une part du « Crown Estate », les revenus issus des biens et avoirs de la monarchie, gérés en toute indépendance. La famille royale, tous les ans, rétrocède au gouvernement le « Crown Estate », et en échange, ce dernier verse à la famille royale la « Sovereign Grant ». Normalement, celle-ci représente 15 % du « Crown Estate », mais depuis 2017, elle s’élève à 25 %, pour financer la rénovation de Buckingham Palace. Pour la période 2021-2022, d’après le rapport financier publié par la famille royale, la « Sovereign Grant » s’élevait à 86,3 millions de livres, soit 1,29 livre par habitant du Royaume-Uni.
En plus de la « Sovereign Grant », la reine dispose de la « Privy Purse », qui constitue ses fonds privés. Ils proviennent des revenus issus du Duché de Lancaster, et sont soumis à l’impôt sur le revenu. Au total, la reine d’Angleterre possède un patrimoine de 28 milliards de dollars.
Par ailleurs, les dépenses de sécurité de la famille royale sont financées par le contribuable, sans pour autant que le montant n’en soit rendu public.
Une volonté de transparence
Le système actuel de financement de la famille royale britannique est le fruit de la réforme de 2012. Celle-ci intervient suite à de vives critiques reprochant au financement des « Royals » d’être trop opaque, trop compliqué. Depuis, la famille royale a tenté d’œuvrer pour davantage de transparence. Elle publie tous les ans un rapport financier, faisant état des recettes et des dépenses de la royauté, consultable en ligne et ouvert à tous.
Une réputation entachée par des accusations de fraude fiscale
Pour autant, la polémique autour de la richesse de la famille royale britannique a été relancée en 2017, quand Elizabeth II est directement mise en cause dans l’affaire des Panama Papers. Cette enquête, menée par le Consortium international des journalistes d’investigation, a révélé une liste d’entreprises et de particuliers ayant recours à de l’évasion fiscale dans des paradis fiscaux. Ainsi, la Reine d’Angleterre était accusée d’avoir investi plus de 10 millions de livres sterling de sa fortune personnelle dans des sociétés off-shore situées aux îles Caïman et aux Bermudes, deux paradis fiscaux. Pour parachever le tout, une de ces sociétés était accusée de malhonnêteté et de mauvaises pratiques. Le gestionnaire de fonds de la reine, à l’époque, s’était défendu de ces accusations, expliquant que ces placements n’étaient pas illégaux et qu’ils ne représentaient que 0,3 % de la valeur de la « Privy Purse ». Cette affaire avait pourtant vivement choqué l’opinion publique anglaise, pour qui la reine était un personnage hors de tout soupçon.