Glyphosate : l’association Phyto-Victimes interpelle le ministre de l’agriculture
Invité de l’émission « On va plus loin », l’agriculteur Paul François interpelle Stéphane Travert, le ministre de l’agriculture, afin que celui-ci reçoive l’association Phyto-Victimes, pour parler des problèmes de santé des agriculteurs, liés aux pesticides.  

Glyphosate : l’association Phyto-Victimes interpelle le ministre de l’agriculture

Invité de l’émission « On va plus loin », l’agriculteur Paul François interpelle Stéphane Travert, le ministre de l’agriculture, afin que celui-ci reçoive l’association Phyto-Victimes, pour parler des problèmes de santé des agriculteurs, liés aux pesticides.  
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Paul François, est à bout mais il continue. Cet agriculteur charentais, publie avec Anne-Laure Barret, le livre « Un paysan contre Monsanto » (Editions Fayard) qui raconte son combat contre Monsanto. Après avoir été intoxiqué en avril 2004, par un des herbicides de la multinationale, Paul François s’est battu pour faire condamner cette dernière en 2015. Mais en juillet dernier, la cour de Cassation annule l’arrêt de la cour d’appel de Lyon et l’agriculteur doit reprendre les armes judiciaires.

Président de Phyto-Victimes, Paul François regrette que Stéphane Travert, le ministre de l’agriculture, n’ait toujours pas reçu cette association qui aide les professionnels victimes de pesticides. Il s’en émeut : « Bruno Le Maire en son temps et Stéphane Le Foll avaient accueilli et ont travaillé avec l’association Phyto-Victimes. Ça fait  plusieurs fois que l’on relance le nouveau ministre de l’agriculture (…) S’il veut écouter les problèmes de santé des agriculteurs, la moindre des choses c’est de recevoir cette association que je représente, car nous sommes les seuls à parler des problèmes de santé des agriculteurs, liés aux pesticides ».

Mercredi 25 octobre, la commission européenne a reporté son vote concernant la poursuite de l’autorisation du glyphosate, cet herbicide si décrié. L’agriculteur l’explique par l’importance des enjeux économiques : « C’est 5 milliards de chiffre d’affaires pour Monsanto. Ça remet en cause des systèmes de production en Europe, voire dans d’autres pays. Il faut aussi en prendre conscience. »

À la question de savoir s’il faut interdire le glyphosate, Paul François est catégorique : « Oui, il faut le retirer. Pour moi, il n’y a aucun doute, mais en deux à trois ans. Trois ans, grand maximum ».

Cependant l’agriculteur charentais ne souhaite pas que cette interdiction se fasse de façon trop brusque : « Si on l’interdit au 1er janvier, on ne va rien résoudre sur la santé des agriculteurs (…), des riverains et des consommateurs (…) Au moment où on le retire, si on ne propose pas d’alternatives  de façon agronomique (…)  grand nombre d’agriculteurs vont remplacer cette molécule par d’autres qui sont largement aussi dangereuses que le glyphosate, voire plus ».

Paul François est convaincu qu’il est possible de remplacer le glyphosate : « Entendre dire le ministre de l’agriculture que ce produit est indispensable pour le développement de l’agriculture (…) c’est faux (…) Il y a des agriculteurs qui depuis des années n’utilisent plus de glyphosate, j’en fais partie, et qui s’en sortent très bien, et je ne parle pas forcément de productions bio (…) Ce sont d’autres techniques, c’est un autre travail. Il faut faire un travail pédagogique auprès des agriculteurs pour comprendre que ce produit les met en danger ».

 

OVPL : interview de Paul François, agriculteur qui se bat contre Monsanto
08:48

Interview de Paul François en intégralité

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