L’Europe bute sur le renouvellement de la licence du glyphosate. Le vote des États membres a déjà été reporté six fois et les négociations durent depuis deux ans. En cause : la dangerosité de cette substance. Ce lundi à Bruxelles, les États de l’Union européenne devront trancher. La France, par la voix de la secrétaire d’État à l’Écologie, Brune Poirson, a annoncé qu’elle voterait contre la réautorisation du glyphosate pour cinq ans.
Le débat a été relancé suite au verdict d’une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) décrétant que le glyphosate était un cancérogène « probable chez l’homme », en 2015. Plus récemment, une longue enquête du journal Le Monde mettait à jour de possibles conflits d’intérêts entre le géant de l’agrochimie, Monsanto, et les agences de régulations chargées d’évaluer la dangerosité du glyphosate. À noter que quelque 8.000 tonnes de Round Up sont vendues en France tous les ans.
Europe : une entente difficile
Alors que la licence qui permet l’utilisation du glyphosate dans l’Union européenne arrive à son terme le 15 décembre, les États membres peinent à se mettre d’accord. La Commission européenne avait revu sa copie en proposant un renouvellement de la licence du glyphosate pour cinq ans et plus dix ans. L’instance européenne a besoin d’une majorité qualifiée rassemblant au moins 55 % des États membres et représentant au moins 65 % de la population européenne.
L’Italie, l’Autriche, la Belgique et la France ont d’ores et déjà annoncé qu’ils voteraient contre la réautorisation du glyphosate. Un État pourrait faire pencher la balance : l’Allemagne. Le voisin d’outre-Rhin pèse 16 % de la population européenne. Lors du précédent vote, l’Allemagne s’était abstenue. Selon les observateurs, il y a de fortes chances qu’elle s’abstienne de nouveau.
Si la proposition de la Commission européenne n’est pas votée ce lundi, la décision reviendra à l’exécutif européen. Le scénario le plus probable serait qu’il autorise l’utilisation du glyphosate pour cinq ans encore, en dépit du désaccord des organisations écologistes, de certains États membres et du million de signataires de la pétition pour la sortie du glyphosate.