Grand débat : les éleveurs se sentent « montrés du doigt »

Grand débat : les éleveurs se sentent « montrés du doigt »

Alors que le débat national s’organise sur tout le territoire, dans les Deux-Sèvres, les éleveurs de bovins attendent des actes concrets de la part du gouvernement. Et s’inquiètent des récentes polémiques autour de la maltraitance animale.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Deuxième étape de notre reportage sur le grand débat national. Après Vivy dans le Maine-et-Loire (voir notre article), direction Parthenay dans les Deux-Sèvres. Pas de débat organisé ce mardi 12 février, mais une vente à la criée de bovins sur le marché aux bestiaux, longtemps l’un des plus importants de France. 12 000 animaux y ont été commercialisés l’année dernière, une vache s'y vend entre 600 et 2 000 euros.

« On est dans des cours de viande qui sont les mêmes qu’il y a 25 ans »

En cette journée d’hiver ensoleillée, l’ambiance est quelque peu morose. À peine 200 bovins dans les enclos et le sentiment que le travail ne paie plus. « Aujourd’hui, on est dans des cours de viande qui sont les mêmes qu’il y a 25 ans. Ça devient de plus en plus difficile pour les éleveurs (…) À mon avis les cours sont à 15 à 20% trop bas » estime Denis Coudreau, éleveur et président du marché de Parthenay. « Il faut absolument que les engagements pris par les distributeurs et les transformateurs dans la loi Egalim (loi agriculture et alimentation) soient tenus » complète Michel, un exploitant agricole de Bressuire.

Ce texte est censé permettre un rééquilibrage des relations commerciales entre agriculteurs, industriels et distributeurs, en prévoyant notamment le relèvement de 10% du seuil de revente à perte et l’encadrement des promotions.

La veille, lors d’une rencontre avec les dirigeants des principaux syndicats agricoles, Emmanuel Macron a indiqué que ces engagements seraient tenus.

« Les gens nous regardent d’un drôle d’air. Comme si on maltraitait les bêtes »

Mais ce qui inquiète principalement les éleveurs, ce sont les récentes polémiques autour de la maltraitance animale ou encore les récentes actions d’extrémistes vegan. « On est montré du doigt. Les gens nous regardent d’un drôle d’air. Comme si on maltraitait les bêtes » se désole Guillaume, un jeune commerçant en bestiaux. « Entendre des conneries pareilles… C’est grave pour leur santé. La consommation de viande, ce sont des protéines indispensables. Alors que personnes adultes prennent la décision de ne pas manger de viande, passe encore. Mais qu’ils l’imposent à des jeunes enfants… »

Pour Denis Coutreau, « les images qu’on voit à la télé sont tronquées parce que ce n’est pas la vérité. Il y a peut-être des exceptions. Mais nous, on passe beaucoup de temps avec nos bêtes. On en prend soin. C’est dans notre intérêt d’en prendre soin ».

Dans la même thématique

Grand débat : les éleveurs se sentent « montrés du doigt »
6min

Société

Accessibilité, accompagnement, emploi : 20 ans après la loi handicap, le Sénat dresse un bilan « en demi-teinte »

Adoptée le 11 février 2005, la loi handicap a 20 ans. Au Sénat, élus et associations dressent un bilan très mitigé de son application : la moitié des établissements publics ne sont toujours pas accessibles, le taux de chômage des personnes en situation de handicap reste deux fois supérieur à la moyenne et les départements manquent de moyens pour l’accompagnement.

Le

Paris Yellow Vests protest
9min

Société

« Méfiance », « illégitimité », « élus corrompus »… Une enquête révèle le profond malaise des Français vis-à-vis du monde politique

L’édition 2025 du baromètre de la confiance politique du Cevipof illustre l’érosion très importante du crédit qu’accordent les Français à leurs responsables politiques. La dégradation des différents indicateurs de confiance au cours de l’année écoulée est notamment imputable à la dissolution et à l’instabilité politique qui en a découlé. Au point de nourrir une forme de désintérêt pour la démocratie. Désormais, 73% des Français réclament « un vrai chef en France pour remettre de l’ordre ».

Le

Grand débat : les éleveurs se sentent « montrés du doigt »
3min

Société

Handicap : « Il faut que nous redoublions d’efforts pour que la loi de 2005 soit pleinement effective », souligne Gérard Larcher

Vingt ans après l’adoption de la loi handicap de 2005, le Sénat dresse un bilan « en demi-teinte » de son application. Le président Gérard Larcher salue toutefois des « avancées importantes », notamment en matière d’accessibilité. Un travail mené jusque dans la chambre haute, pour favoriser l’emploi des personnes en situation de handicap.

Le