Grèves à la SNCF : « Les négociations se poursuivent, mais il y a une limite » estime le PDG Jean-Pierre Farandou

Grèves à la SNCF : « Les négociations se poursuivent, mais il y a une limite » estime le PDG Jean-Pierre Farandou

Le PDG de la SNCF était auditionné au Sénat ce mercredi matin. Il est revenu sur la grève prévue par les syndicats majoritaires de la SNCF (UNSA, Sud Rail, CGT) pour le 1er week-end des vacances de Noël et espérait que les dernières négociations pourraient faire « lever le préavis ». En vain. Dans l’après-midi, Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs, a annoncé l’échec des discussions : seulement un TGV Sud-Est sur deux circulera vendredi.
Louis Mollier-Sabet

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« Il faudra prendre acte et fixer un plan de transports sur lequel nous nous engageons à partir de vendredi », disait Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, ce mercredi matin devant la commission de l’Aménagement du territoire du Sénat. Il faisait référence au préavis de grève déposé par les syndicats SUD-Rail, CGT-Cheminots et Unsa ferroviaire pour ce week-end - l’un des plus chargé de l’année - et espérait être fixé « à 12h ou à 14h ». Il l’a finalement été dans l’après-midi, après l’annonce de l’échec des négociations par Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs. Seulement un TGV Sud-Est sur deux circulera vendredi. « C’est scandaleux, s’est indigné Christophe Fanichet. Ce qu’on souhaite, c’est que les Français puissent voyager ». Les prévisions de trafic pour samedi et dimanche, les deux autres jours visés par cet appel à la grève, seront publiées ultérieurement, quand le nombre de grévistes sera connu. Sur l’axe TGV Atlantique, aussi concerné par un préavis de grève, le trafic sera « quasi normal » vendredi.

Auditionné dans la matinée, Jean-Pierre Farandou, avait précisé la chronologie des revendications salariales qui ont amené au dépôt de ce préavis de grève pour l’un des week-ends les plus chargés de l’année.

« J’espère que les derniers efforts feront lever le préavis »

D’abord, la pomme de la discorde, c’est un accord salarial négocié en cette fin d’année 2021, que l’UNSA et la CFDT ont signé, mais pas la CGT et Sud-Rail. D’après Jean-Pierre Farandou, cet accord entérine une hausse salariale de 2,7 %, une prime de pouvoir d’achat de 600 euros sur les salaires inférieurs à 1,5 fois le SMIC ainsi qu’une avance sur intéressement de 600 euros pour tous les salariés de la SA Voyageurs, dont les conducteurs de train. Les signataires n’étant pas majoritaires, la direction a tout de même décidé d’appliquer l’accord « dans l’intérêt des plus bas salaires. » La CGT et Sud-Rail refusent de signer l’accord parce que celui-ci précise qu’il n’y aura pas de nouvelles négociations avant mars 2023 et dénoncent un gel des salaires anticipé.

C’est dans ce contexte qu’un préavis de grève a été posé par l’UNSA, Sud Rail et la CGT, concernant certaines lignes. Les revendications sont donc locales, mais globalement, les syndicats demandent une revalorisation de leurs salaires et une prime Covid. « Au dernier moment, alors qu’on est très près des départs en vacances, on a une tension au plan local – et plus au plan national – qui a émergé et les conducteurs demandent encore des compléments. » Le PDG de la SNCF « laisse chacun considérer » si c’est un hasard, mais cette « tension locale », « quand ce sont des conducteurs de la ligne TGV Sud-Est, ça se voit », pendant les vacances de Noël qui plus est. Jean-Pierre Farandou estimait que les efforts ont déjà été faits du côté de la direction : « On est au bout du bout de la limite. Les négociations se poursuivent, mais il y a une limite et cette limite, on n’est pas loin de l’avoir atteinte. » Elle semble avoir été atteinte.

 

 

 

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