Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Guéret, une ville à la dérive ?
Par Yanis Darras
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Il existe des villes en France où l’avenir semble bien sombre. Fermetures des petits commerces dans le centre-ville, vieillissement de la population, exode vers la périphérie… la vie de certaines villes rurales semble difficile, face aux métropoles françaises qui attirent toujours plus d’étudiants et de jeunes familles.
C’est le cas de Guéret. La préfecture de la Creuse dépérit, dans l’indifférence générale des Parisiens souligne Guillaume Estivie, réalisateur du film « I love Guéret », à travers ses amis : « C’est où Guéret ? Entre nulle part et trop loin ? » Visiblement touché en plein cœur, le Guérois a décidé de montrer que sa ville d’enfance avait encore quelques cartes dans sa poche.
Guéret, ville attractive
À première vue, la ville semble vide. 40 boutiques ont fermé dans le centre-ville en seulement dix ans, au profit de zones commerciales situées en périphérie, et facilement accessible en voiture. Pourtant, il existe encore des résistants dans le centre-ville. C’est le cas de Véronique qui vient d’ouvrir sa galerie d’art et qui vient à la rencontre des rares habitants qui s’aventurent dans les rues de la ville. Son but : souligner les aspects positifs de la ville. « Moi, je dis qu’il faut déclencher les énergies positives ! Aujourd’hui, il y a plein de gens qui ne savent pas où aller, qui trouve tout trop cher… venez à Guéret ! Ici, on a une qualité de vie assez exceptionnelle, des loyers pas trop élevés et des maisons à prix raisonnables ! »
Il faut croire que Véronique se veut la défenseuse de sa ville, et aussi un peu sa responsable de communication. Car la ville a perdu ¼ de ses habitants en une trentaine d’années.
Des habitants combatifs
Alors à Guéret, on soutient la ville comme on le peut, en essayant d’apporter un peu de prospérité à la commune. C’est le cas de cette jeune grand-mère, qui s’est mise à fabriquer des ours en peluche depuis la naissance de ses petits-enfants, il y a quelques années. Dans son petit atelier, sa collection la surveille paisiblement. « Mes ours sont vivants » plaisante-t-elle, avant de se souvenir, les larmes aux yeux : « Une fois, on m’a demandé un couple d’ours pour les 60 ans de mariage d’un couple. (…) Quand je les ai emballés, j’ai eu les larmes aux yeux parce que, durant toute la période de fabrication des ours, j’ai imaginé ces gens. Je les ai vus amoureux… ces ours, c’étaient eux. C’est pour ça que je dis que mes ours sont vivants. »
Des histoires touchantes, Guéret en a autant à raconter qu'elle a d'habitants. À l’image d’une partie de ces enfants réunionnais, envoyés dans les années 60 dans la ville creusoise, pour tenter de repeupler la région. Beaucoup ne sont jamais retournés sur leur terre natale, et ne l’envisagent pas. « Ma Réunion est ici – à Guéret. Je travaille pour la Réunion mais ici. J’aurai probablement beaucoup de mal à le faire là-bas. (…) Cette culture réunionnaise, j’ai envie de la montrer aux Creusois. De partager tout ce que j’ai au fond de moi, c’est-à-dire, ma musique, ma culture. »
Guillaume Estivie est clair : Guéret vit encore. Grâce à ses habitants, la ville a su garder son charme. Un charme indéniable pour le réalisateur qui voit en sa ville natale, son petit coin de paradis malgré les difficultés que cette dernière a pu rencontrer ces trois dernières décennies.
"I love Guéret", de Guillaume Estivie, un documentaire à voir sur Public Sénat