Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Guillaume Erner : lire nous permettra d’éviter « un certain nombre de configurations démocratiques funestes »
Par Pauline Vilchez et Louis-Marie Le Béon
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Guillaume Erner, pouvez-vous présenter ?
Je suis journaliste mais avant de l’être j’ai été sociologue et j’ai également travaillé dans le textile. J’ai surtout conservé des souvenirs de ma vie de sociologue et notamment de tout ce que j’ai pu lire en matière de sociologie politique : à la fois Tocqueville, comme Max Weber. Donc le fait de me retrouver ici, dans une bibliothèque pour présenter une émission de Public Sénat qui va faire vivre les livres, c’est à la fois un projet qui me ravit mais c’est aussi une manière de retourner à mon amour des livres. Un amour qui ne m’a jamais vraiment quitté.
Qui prendra place autour de la table des invités de Livres & Vous ?
On peut s’attendre à avoir un certain nombre d’experts, d’intellectuels, d’universitaires qui viendront donner un sens plus pur au mot « tribu », c’est-à-dire prendre des mots qui sont quasiment tous les jours dans la conversation : « populisme », « écologie », et essayer d’expliquer en quoi ces mots sont plus compliqués qu’ils en ont l’air. Ils peuvent être des outils pour mieux comprendre le réel, à condition qu’on les définisse bien.
« Si on donne l’envie aux gens de lire et de se plonger dans les grandes œuvres du passé, on évitera probablement un certain nombre de configurations funestes »
Quelle place a le livre dans le débat politique français actuel ?
Malheureusement une place très largement insuffisante, mais je pense qu’on gagne toujours à lire. Je crois beaucoup à la fois dans le livre, mais aussi dans une sorte de sédimentation, c’est-à-dire le fait que si on lit Montesquieu, Rousseau ou Tocqueville, on ne réitère pas un certain nombre d’erreurs. Donc je pense que si on donne l’envie aux gens de lire et de se plonger dans les grandes œuvres du passé, on évitera probablement un certain nombre de configurations funestes. Notamment en matière démocratique.
Quels sont vos livres préférés ou de chevet ?
J’ai cité Montesquieu parce que c’est vraiment un auteur qui m’est cher : il n’y a rien de plus beau et grand que L’esprit des lois, mais oui j’ai beaucoup de livres de chevet. Par exemple Pierre Charbonnier, que vous allez découvrir et que vous ne connaissez probablement pas. C’est un penseur de l’écologie promis à une grande carrière, ou Pierre Rosanvallon mais qui n’est pas vraiment une découverte de Livres & Vous.
En tout cas tous donnent la possibilité de décrypter des débats contemporains en utilisant de grands auteurs. Par exemple chez Pierre Charbonnier il y a différents passages sur Grotius, qui est un philosophe uniquement connu des philosophes. Avec Pierre Charbonnier, vous aurez la possibilité de comprendre pourquoi ce philosophe plutôt obscur est quelqu’un qui peut vous parler aujourd’hui.
Rendez-vous le plus tôt possible : le 24 janvier à 22 h 00 !