Handicap : invité au Sénat, le comédien Artus souhaite lancer des centres de vacances sur le modèle de son film « Un p’tit truc en plus »
Le comédien et réalisateur Artus était invité au Sénat, ce mardi 8 octobre, pour y présenter son film « Un p’tit truc en plus », et participer à un débat autour de l’inclusion dans le cinéma. Il a annoncé le lancement d’une fondation, destinée à mettre en place des centres de vacances inclusifs, accueillant à la fois jeunes valides et jeunes en situation de handicap.
La séquence paralympique, qui s’est refermée le 8 septembre, a donné une visibilité inédite aux personnes en situation de handicap et amené dans le débat public de nombreux sujets, notamment sur l’accessibilité réelle et l’inclusivité. Mais comment faire en sorte de transformer l’essai ? Ce mardi 8 octobre, la commission sénatoriale des affaires sociales organisait au Palais du Luxembourg une projection d’extraits et d’un documentaire sur les coulisses du tournage du film « Un p’tit truc en plus », mettant en scène des personnes en situation de handicap. Une projection en présence de nombreuses personnalités politiques et du réalisateur, l’humoriste Artus, suivie d’un débat sur le thème : « Cinéma, accessibilité et inclusion ».
« Je suis venu faire en sorte que ce qu’ont créé le film et les paralympiques ne soient pas qu’une bulle, que le sujet soit approfondi, on a beaucoup de lacunes en France », explique Artus au micro de Public Sénat. « Je suis content d’avoir fait un film sur ce thème, maintenant il faut transformer l’essai ».
Le comédien a annoncé le lancement d’une fondation, destinée à créer des centres de vacances inclusifs, inspirés par l’expérience de son film. « Le but, c’est que les centres de vacances ‘Un p’tit truc en plus’ existent », a-t-il déclaré. « On est en train de réfléchir. J’aimerais qu’il y ait un mélange. J’aimerais qu’il y ait des jeunes valides avec des jeunes en situation de handicap, parce que je pense que plus on sera mélangés, plus ça deviendra banal », a-t-il fait valoir.
« C’est un superbe message »
Avec plus de 11 millions d’entrées dans le monde en 22 semaines d’exploitation, « Un p’tit truc en plus », sorti le 1er mai, s’est imposé comme l’un de plus gros succès du cinéma français. Cette comédie suit les mésaventures de deux fugitifs qui trouvent refuge dans une colonie de vacances pour personnes en situation de handicap. « On a eu l’occasion de rencontrer Artus après la sortie du film et l’on s’est dit que c’était l’occasion de lancer une opération de communication, de sensibiliser à la fois le grand public, les associations et les sénateurs sur les politiques publiques que nous devons mener en matière de handicap », souligne Philippe Mouiller, sénateur Les Républicains des Deux-Sèvres, et président de la commission des affaires sociales.
« Le film donne une approche du handicap complètement décloisonnée, où une personne en situation de handicap est traitée comme n’importe quelle autre personne. Je trouve que c’est un superbe message », salue Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée des Personnes en situation de handicap, également présente au Sénat pour cette projection.
20 ans après la loi de 2005
2024, une année charnière pour le handicap ? La Chambre haute a lancé il y 18 mois un groupe d’étude sur le sujet. Le Premier ministre Michel Barnier a indiqué qu’il souhaitait faire du handicap mental la grande cause nationale de l’année 2025. « Pour ce qui est du handicap mental je pense qu’il faut régler le problème de la fuite vers la Belgique. Beaucoup de gens qui ont des proches en situation de handicap se tournent vers la Belgique. Ma belle-sœur est en Belgique parce qu’en France ces personnes ne sont pas assez bien prises en charge. Il faut régler ce problème-là », pointe Artus.
« Le premier chantier, c’est avant tout l’accessibilité, physique, numérique, et en matière d’accueil dans les structures, c’est ce qui fait que l’on enlève la différence entre les citoyens », estime Philippe Mouiller. « Ensuite, il y a la question de l’accompagnement tout au long du parcours de vie, faire en sorte de le normaliser, qu’il n’y ait pas de ruptures. »
Les associations et fédérations de défense des droits des personnes en situation de handicap avaient initialement déploré l’absence d’interlocuteur direct au sein de l’équipe gouvernementale après la nomination du gouvernement Barnier, le 22 septembre. La députée Horizons Charlotte Parmentier-Lecocq a finalement été nommée le 27 septembre ministre déléguée auprès du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Egalité entre les femmes et les hommes, chargée des Personnes en situation de handicap.
« Je suis là, au travail et très enthousiaste de cette mission. Il y avait déjà un ministre en charge du handicap mais c’est vrai qu’il y a toujours eu au sein du gouvernement un ministre spécifiquement dédié. Cela envoyait un mauvais message, mais l’erreur a été réparée », a-t-elle balayé ce mardi.
Ce lundi, le garde des Sceaux reçoit pour la première fois les deux sénateurs Etienne Blanc (LR) et Jérôme Durain, auteurs d’une proposition de loi de lutte contre le narcotrafic.
Plusieurs familles accusent le réseau social d’avoir participé à la dégradation de la santé mentale de leurs enfants, aboutissant au suicide de deux d’entre eux. Le rôle joué par l’algorithme de recommandation, qui aurait exposé les victimes à des contenus problématiques, et les règles de modération de la plateforme, sont pointés du doigt. Une situation qui fait largement écho aux alertes lancées en 2023 par la commission d’enquête du Sénat sur TikTok.
Vendredi 8 novembre à Marseille, le gouvernement présentera son plan de lutte contre le narcotrafic. Un plan qui devrait s’inspirer d’une proposition de loi transpartisane du Sénat déposée cet été. Riche de 20 articles, le texte reprend les recommandations de la commission d’enquête du Sénat sur le sujet.
Si tous les projecteurs sont tournés vers le budget, le premier ministre n’oublie pas la question de la fin de vie. « Il n’y a pas une semaine où Michel Barnier ne fait pas un point sur le sujet », confie un ministre.