Le ministre de l’Intérieur réfléchit à « une nouvelle incrimination pénale » visant l’islam politique. « L’islam politique est le principal obstacle à la cohésion de notre pays », soutient la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio. La centriste Nathalie Goulet conseille d’appliquer déjà le droit existant et de contrôler le financement des associations. A gauche, l’écologiste Guy Benarroche pointe l’absence de données chiffrées sur le sujet et la socialiste Corinne Narassiguin dénonce « une vision à géométrie variable de la laïcité ».
Harcèlement scolaire : les annonces du président « vont dans le bon sens », selon Colette Mélot
Par Baptiste Langlois
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Après avoir interpellé le ministre de l’éducation au Sénat, hier, pour demander davantage d’actions de la part du gouvernement sur la question du harcèlement scolaire, la sénatrice Colette Mélot a été entendue par le Président. En ce 18 novembre, journée nationale de mobilisation sur le sujet, Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles mesures pour la protection des victimes. C’est « un appel à ce que la honte change de camp », dit-il. « Elles vont dans le bon sens », estime Colette Mélot, sénatrice (Les Indépendants) de Seine-et-Marne et rapporteure d’une mission d’information sur le sujet.
Malgré les initiatives déjà prises – interdiction des téléphones portables au collège, mise en place de référents anti-harcèlement, numéro gratuit 3018 contre le cyberharcèlement -, le chef de l’Etat constate que « le harcèlement sévit toujours à l’école, sur les réseaux sociaux, sans laisser aucun moment de répit ». Un enfant sur dix en serait victime. Afin de renforcer les dispositifs de prévention et de signalement, Emmanuel Macron a indiqué « qu’en plus du numéro 3018, une appli 3018 sera lancée en février pour permettre aux victimes et témoins d’adresser une capture d’écran de situation de harcèlement afin que celle-ci soit encore mieux accompagnée ». Le président promet également le renforcement des points d’accueil écoute pour les jeunes et le lancement d’une « expérimentation en délivrant une certification à la sensibilisation au numérique aux élèves de 6e à partir de la rentrée 2022, avec l’idée ensuite de généraliser dès la rentrée suivante ».
Proposition de loi pour renforcer le contrôle parental
Enfin, Emmanuel Macron annonce que « nous allons changer la loi pour améliorer le contrôle parental en faisant en sorte qu’il soit installé par défaut sur tous les téléphones, ordinateurs, tablettes utilisés par les enfants, comme je l’avais annoncé il y a deux ans ». Une proposition de loi a en effet été élaborée et déposée début novembre par des députés de la majorité présidentielle. Elle vise à contraindre les fabricants d’appareils de proposer des équipements équipés d’un contrôle parental dès sa première mise en service. Libre ensuite aux parents de l’activer ou non. C’est, du moins, l’intention des députés. La nature exacte du dispositif n’est pas encore déterminée, le texte pourrait être examiné à l’Assemblée nationale au début de l’année 2022.
« Les parents ne connaissent pas tous les outils qu’ils ont à disposition, regrette Colette Mélot, qui rappelle aussi l’existence du numéro vert 3020 pour signaler une situation de harcèlement. C’est pourquoi toute nouvelle annonce est bonne. Il faut communiquer sur le sujet, sur tout l’arsenal d’outils installés au quotidien, et renforcer et amplifier les recettes déjà existantes pour lutter contre le harcèlement scolaire ».