Hausse des prix : « Des PME avaient besoin de cette inflation, sinon elles auraient mis la clef sous la porte »
Invité ce vendredi 17 mars de Public Sénat, Thierry Cotillard, le président du groupement Les Mousquetaires, a estimé que l’inflation avait permis à certains petits fabricants de se redresser. En revanche, il a pointé du doigt le comportement de grandes multinationales de l’agroalimentaire et les marges réalisées sur certains produits.

Hausse des prix : « Des PME avaient besoin de cette inflation, sinon elles auraient mis la clef sous la porte »

Invité ce vendredi 17 mars de Public Sénat, Thierry Cotillard, le président du groupement Les Mousquetaires, a estimé que l’inflation avait permis à certains petits fabricants de se redresser. En revanche, il a pointé du doigt le comportement de grandes multinationales de l’agroalimentaire et les marges réalisées sur certains produits.
Romain David

Par Public Sénat

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À qui a profité l’inflation galopante des derniers mois ? Un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) publié le 6 mars indique que les marges des différents maillons de la chaîne de consommation ont sensiblement progressé, mais avec des écarts importants selon les secteurs. « Oui, il y a eu une amélioration de 9 % du côté des distributeurs et de 23 % chez les agriculteurs. Ce qui cache des disparités, car les céréaliers font +93 % et les fruits et légumes seulement +14 % », a relevé ce vendredi, au micro de l’émission « Extra local » sur Public Sénat, Thierry Cotillard, le président du groupement Les Mousquetaires qui possède notamment les enseignes Intermarché et Netto.

« Mais surtout, les industriels ont fait +50 % ! », cible ce dirigeant, alors que la grande distribution est souvent pointée du doigt lors des traditionnelles négociations commerciales annuelles. « Des PME avaient besoin de cette inflation, sinon elles auraient mis la clef sous la porte », avance Thierry Cotillard. « 8 à 10 % d’augmentation, c’était acceptable. Mais quand des multinationales arrivent avec +25 % sur le pot de moutarde, alors que cette année il n’y a pas de pénurie sur les graines de moutarde, c’est un peu exagéré », s’agace-t-il.

« Nous voulons faire preuve de discernement. Nous sommes raisonnables avec les PME, mais nous assumons le combat avec les multinationales. Nous sommes en conflit avec Danone. Je peux vous dire qu’à Intermarché on ne se lève plus pour Danette. Au prix où ils nous vendent, cela n’est plus possible ! On tiendra le temps que l’on pourra », glisse Thierry Cotillard.

Egalim 3, un texte « incompréhensible du point de vue du distributeur »

Mercredi 15 mars, députés et sénateurs se sont entendus lors d’une commission mixte paritaire sur une version commune de la proposition de loi Descrozaille, également appelée « Egalim 3 », qui vise à renforcer les jalons mis en place ces dernières années pour équilibrer les relations commerciales entre fournisseurs et distributeurs. Ce texte soulève toutefois la colère de la grande distribution, notamment le volet encadrant les promotions sur les produits non alimentaires.

« La loi Descrozaille qui interdit les grosses promotions va marquer ; de par son incohérence entre la décision et l’orientation politique prise par nos parlementaires et les attentes des Français sur la défense du pouvoir d’achat », tacle Thierry Cotillard. « C’est incompréhensible du point de vue du distributeur », poursuit le patron du groupement Les Mousquetaires. « Le lundi, Bercy nous dit de faire des promotions pour aider les Français, et le vendredi une loi est votée pour nous interdire de faire de grosses promotions sur la droguerie, la parfumerie et les produits d’hygiène… Chercher la cohérence. »

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